Réunies en front commun, les cinq intersyndicales de praticiens hospitaliers (Avenir hospitalier, la CMH, la CPH, l’INPH et le SNAM-HP) dénoncent en chœur le calendrier d’application du plan sur l’attractivité des carrières médicales à l’hôpital, décidé par Marisol Touraine à la suite du rapport Le Menn.
Dans un document interne, le ministère de la Santé détaille le vaste « programme de travail » qui met en musique en 2016 et 2017 les mesures retenues pour redorer le blason de l’hôpital public (« Le Quotidien » du 5 novembre). Y est associée une « méthodologie de concertation » de... 45 réunions à géométrie variable (PH, internes et chefs de clinique, ARS, Fédération hospitalière de France, Centre national de gestion), selon la thématique abordée.
Échéances floues
Outre le trop-plein de concertation sur des sujets connus, les PH s’inquiètent des délais élastiques de mise en œuvre des mesures les plus urgentes « compte tenu du risque majeur de désertification de plateaux techniques et d’établissements ». Le nouveau calendrier de travail s’étale en effet sur plus d’une année (sans compter le délai d’application), se désolent les PH.
Ainsi, la création de la prime d’engagement pour inciter 3 000 PH à travailler en zones sous denses ne sera pas finalisée avant le premier quadrimestre 2016, pour être effective au 1er novembre 2016, après la parution d’un décret et d’un arrêté.
Les autres échéances sont encore plus floues. La reconnaissance du temps de travail médical en première partie de soirée sera finalisée au troisième quadrimestre 2016, mais « l’accroche réglementaire » reste « à vérifier ». Et si le déploiement de la réforme du temps de travail des urgentistes aux spécialités à sujétions comparables sera finalisé au deuxième quadrimestre 2016, la date d’application reste inconnue.
À la lecture de ce calendrier, les intersyndicales se disent prêtes à « mobiliser les praticiens dont les conditions d’exercice ne cessent de se dégrader ».
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