NOUVEL ÉPISODE dans l’histoire du service de chirurgie cardiaque du CHR de Metz. Son patron a été suspendu de ses fonctions et fera l’objet d’une procédure disciplinaire, en raison de « graves irrégularités » qui ont conduit à une surmortalité élevée, a indiqué l’Agence régionale de santé (ARS).
Cette décision intervient après qu’une mission d’expertise diligentée dans le service (provisoirement fermé le 12 octobre pour cause d’indices de mortalité alarmants) a rendu un pré-rapport au directeur de l’ARS de Lorraine, le Dr Jean-Yves Grall (« le Quotidien » du 18 octobre). « Il apparaît qu’il y avait dans le service de chirurgie cardiaque de Metz, qui fonctionnait en totale autarcie, des réalisations d’actes chirurgicaux multiples non validés, non indiqués, voire franchement délétères, qui ne correspondaient à aucune recommandation sanitaire », explique Jean-Yves Grall, citant des extraits des premières conclusions des experts.
Parmi les dysfonctionnements constatés dans leur pré-rapport : le recours systématique à la chirurgie à l’exclusion d’autres traitements, les multiplications des actes chirurgicaux lors d’une même opération conduisant à des interventions anormalement longues, l’importance des chocs sceptiques ou le turnover élevé des praticiens et l’absence de procédures communes. Selon le directeur de l’ARS, « il y avait par ailleurs de graves irrégularités sur l’activité privée, avec une opacité quant à la réelle information éclairée des patients : nous avons constaté un processus de réalisation qui apparaît non réglementaire, voire illégal ».
Le service devrait toutefois reprendre ses activités « dans les prochaines semaines avec une nouvelle équipe de praticiens qualifiés et reconnus ». Jean-Yves Grall précise que « les personnels de l’organisation ne sont pas en cause ».
Le rapport définitif de la mission d’expertise, menée par deux chirurgiens cardiaques et un anesthésiste, devrait être connu dans deux mois.
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