Thésé depuis le 25 janvier dernier, le Dr A., jeune spécialiste en médecine générale, devait, à partir du 31 janvier, remplacer une consœur du département de la Haute-Loire souffrante. Il a failli devoir attendre trois semaines le bon vouloir de son conseil départemental de l'Ordre (Charente-Maritime) pour pouvoir effectuer ce remplacement.
« Comme j'avais disposé précédemment d'une licence de remplacement, attribuée par l'Ordre départemental de la Vienne, et valable jusqu'au 31 octobre dernier, je pensais que mon inscription au tableau de l'Ordre de Charente-Maritime serait une simple formalité et se ferait de façon quasi automatique », indique le jeune médecin au « Quotidien ». Mais quand il s'est adressé au conseil départemental au lendemain de sa soutenance de thèse, il lui a été répondu que la séance plénière au cours de laquelle sont traitées les demandes d'inscriptions ne se réunissait qu'une fois par mois.
La prochaine réunion aura lieu le 15 février prochain, soit 15 jours après le début du remplacement envisagé. Il faudra attendre cette date, lui a dans un premier temps assuré l'Ordre qui s'abritait derrière la nécessité de procéder à des vérifications, notamment pour s'assurer que le demandeur a un casier judiciaire vierge. « Aucune vérification de ce type n'a été faite lorsque j'ai demandé et obtenu ma licence de remplacement », note le Dr A.
Manque de réactivité
Une telle rigidité n'est pas de nature à inciter les candidats à aller s'installer dans ces zones déficitaires en offre de soins. « Indépendamment du manque à gagner pour moi, analysait le praticien fin janvier, ce genre d'attitude bloque la généraliste que je devais remplacer. Elle est la seule généraliste du coin, et va devoir travailler alors qu'elle est malade et souhaite s'arrêter. »
Mais la généraliste qui cherchait à se faire remplacer, choquée par la tournure que prenaient les événements, a alerté « le Quotidien » et quelques titres de la presse régionale. Ces médias ont pris contact avec le conseil de l'Ordre de Charente-Maritime pour obtenir des explications sur cette façon de procéder. « Le Quotidien » s'était vu répondre qu'il n'existait « aucune dérogation possible » pour l'inscription au tableau du Dr A., qui devrait attendre le 15 février pour que sa demande d'inscription soit examinée.
Mais le 31 janvier, retournement de situation. L'Ordre de Charente-Maritime informe le praticien que le conseil départemental de la Vienne peut lui accorder une prolongation, à titre exceptionnel, de sa licence de remplacement. En 24 heures, la situation a été réglée. Le jeune généraliste a donc pu, mais avec un jour de retard, commencer son remplacement, permettant à sa consœur malade de prendre du repos.
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