La généralisation du tiers payant, mesure phare du projet de loi de santé qui hérisse les médecins libéraux, est massivement soutenue par les Français : 70 % se déclarent favorables à la mise en place du tiers payant généralisé, selon un sondage réalisé par Odoxa* (30 % y sont hostiles). Cette adhésion massive au tiers payant a même bondi de 10 points en l’espace de six mois, relève Odoxa.
Plus précisément, 82 % des sympathisants de gauche y sont favorables contre 58 % des sympathisants de droite. « Ce soutient massif est très inhabituel pour une mesure portée par un gouvernement très impopulaire. Il est d’autant plus remarquable que l’opinion publique qui était déjà très favorable en mars dernier (60 %) a encore progressé sur la question », analyse Gaël Sliman, président d’Odoxa.
Plus de travail pour les médecins
Paradoxe de cette étude : bien que très favorables au tiers payant, les Français comprennent bien l’hostilité des médecins. Ainsi, 52 % des personnes interrogées jugent que l’opposition de la profession à cette réforme est justifiée (contre 48 % qui ne la trouvent pas légitime).
Cette compréhension est plus marquée chez les sympathisants de droite – 63 % jugent la contestation médicale justifiée contre 36 % chez les sympathisants de gauche. Selon Gaël Sliman, les Français jugent que le tiers payant généralisé est une « mesure sociablement juste », mais ils partagent en même temps les inquiétudes des médecins s’agissant des conséquences concrètes sur leur exercice quotidien. D’où ce hiatus...
Déjà, lors du précédent sondage sur le même sujet (mars 2015), 65 % des sondés considéraient que cette réforme serait génératrice de travail supplémentaire pour les médecins et 52 % qu’elle serait économiquement pénalisante pour les médecins !
La nouvelle lecture du projet de loi santé à l’Assemblée Nationale a été reportée deux fois cette semaine. Selon le calendrier, l’examen débutera mardi 24 novembre à 15 heures. Mais les libéraux de santé continuent de réclamer au gouvernement un moratoire législatif sur ce texte, après la grande conférence de santé de Manuel Valls programmée le 11 février.
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