70 % des généralistes aquitains exercent en groupe mono ou pluriprofessionnel.
Ce mode d’exercice séduit particulièrement les « jeunes » (28-54 ans) qui sont près de 60 % à travailler en groupe. Alors que les plus de 55 ans exercent seuls à 70 %. Tel est le premier enseignement d’une enquête de l’Union régionale des professionnels de santé (URPS) des médecins libéraux d'Aquitaine, réalisée avec le soutien de l'assurance-maladie, de l’ARS et l’appui technique de l’Institut de santé publique et d’épidémiologie du développement (ISPED).
« Sur 3 532 généralistes interrogés, 51 % ont répondu au questionnaire, ce qui nous permet d’avoir une excellente représentativité de l’exercice libéral en Aquitaine », souligne le Pr Jérôme Wittwer de l’ISPED.
Une gestion administrative facilitée
L’étude révèle plusieurs enseignements positifs du travail en équipe : la coordination des soins atteint 90 % chez les médecins exerçant en groupe (75 % pour les praticiens isolés), 80 % d’entre eux assurent une consultation le samedi matin (contre 57 %) et 74 % participent à la permanence des soins ambulatoires (contre 60 %).
En groupe monoprofessionnel, les généralistes sont majoritairement deux (41 %) ou trois (30 %) ; ils sont un peu plus nombreux en groupe pluriprofessionnel (plus de 4 à 39 %) où ils travaillent majoritairement avec des infirmiers (présents dans 70 % des cabinets), kinésithérapeutes (50 %), dentistes (41 %) et plus rarement des médecins spécialistes (26 %).
L’exercice collaboratif facilite aussi la gestion administrative : plus de la moitié de ces cabinets possèdent un secrétariat physique (23 % en exercice isolé). La capacité d’accueil de stagiaires est plus élevée : 26 % des médecins en groupes pluridisciplinaires sont maîtres de stage (contre 11 % lorsqu’ils exercent en solo).
Pour l’ARS, ces chiffres encouragent à orienter les jeunes vers l’exercice collaboratif, mais aussi à renforcer et revoir quelques politiques de santé. En effet, la participation à un programme d’éducation thérapeutique s’est avérée très faible chez tous les médecins (13 à 16 %) et les demandes d’accompagnement sont fortes en informatique, management, juridique...
Amener les médecins isolés à l'exercice collectif
Les généralistes présents à la restitution de l’enquête, ont souligné la complexité des dossiers d’éducation thérapeutique. Ils ont aussi contesté les efforts réalisés par l’ARS auprès des maisons de santé monosites, parfois au détriment de pôles multisites qui pourraient répondre plus efficacement aux besoins de certains territoires.
Pour l’ARS, le Dr Benoît Elleboode a rappelé la nécessité de proposer un mode d’exercice répondant aux attentes des médecins souhaitant s’installer. Il a souligné la volonté de l’ARS de mieux faire connaître les dispositifs existants, voire d’en créer de nouveaux afin d’aider d’autres structures que les SISA (sociétés interprofessionnelles de soins ambulatoires). L’objectif est d’amener, par étapes, les médecins isolés vers un exercice collectif.
En conclusion, le Dr Dany Guérin, président de l'URPS a appelé ARS et CPAM à « travailler avec tous les cabinets, sans en négliger aucun ».
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