La Mutualité sociale agricole (MSA), deuxième régime de protection sociale en France, a présenté jeudi les actions qu'elle mène pour renforcer l'accès aux soins, lors de ses journées nationales à Marseille consacrées aux « nouvelles dynamiques territoriales ». « On s’adresse souvent aux grandes métropoles, mais il ne faut pas oublier les territoires ruraux. Il existe un savoir-faire chez nous pour apporter ce qui convient à la population rurale », a souligné Pascal Cormery, président de la MSA, défenseur d'une vraie politique de proximité. « Nous avons su travailler sur les besoins de la population rurale, fort de cette proximité et innover en matière d’offre de services à lui proposer. » C’est cette philosophie qui a présidé à la création des associations de santé, d'éducation et de prévention sur les territoires (ASEPT) qui aident par exemple à prendre en charge le vieillissement ou les problèmes d’alimentation des populations en milieu rural.
Coordonner les actions contre les déserts
« Nous avons un rôle à jouer dans les politiques de santé publique conduites par l’État : dépistage, vaccination, rappelle Franck Duclos, directeur délégué des politiques sociales, mais nous œuvrons aussi à l’échelon local. Nous sommes à l’origine de maisons de santé dont le modèle s’est généralisé. » Bon nombre d’actions sont conduites pour lutter contre les déserts médicaux. Des visites sont notamment organisées dans les universités pour inciter les futurs médecins à s’installer dans les territoires ruraux.
La MSA est également à l'origine de l’expérimentation de « Pays de santé », menée avec Groupama dans le nord de la Dordogne qui encourage la coopération et la délégation de tâches administratives à des infirmières de santé pour permettre de dégager du temps médical aux praticiens.
Enfin, la MSA affine son diagnostic sur l’état de santé de la population pour proposer un appui à la conduite de changements. « Nous avons constaté que nous pouvions travailler en amont sur deux pathologies, les hernies inguinales et les varices pour une prise en charge plus rapide en ambulatoire qu'actuellement », explique Franck Duclos. La MSA a engagé une information ciblée auprès des assurés et des médecins traitants autour d’une rencontre « médecins de ville-chirurgiens. »
En 2018, chaque caisse locale de MSA devrait être en mesure de proposer le pilotage et la coordination d’actions adaptées en fonction du diagnostic réalisé sur son territoire. « Nous sommes toujours dans le dialogue entre les caisses et les points de coopération. La MSA s’inscrit dans les politiques publiques de santé et est opérationnelle sur le territoire. Nous sommes complémentaires du régime général », conclut Franck Duclos.
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