COMMENT les libéraux de santé vivent-ils leur métier et envisagent-ils l’avenir ? Pour tenter de répondre à cette question, l’institut TNS Sofres a sondé, pour CMV Mediforce (groupe BNP Paribas), 420 professionnels, divisés en 7 groupes (infirmiers, pharmaciens, généralistes, spécialistes, chirurgiens dentistes, kinésithérapeutes et vétérinaires) de 60 personnes*. Première évidence : le doute prédomine. Sur une échelle de 1 à 10, les libéraux de santé donnent à la situation de leur secteur la note de 5,8. Les généralistes et spécialistes se positionnent autour de cette moyenne (avec respectivement 5,6 et 6,1), tandis qu’aux extrêmes les infirmiers affichent leur satisfaction (7,1) et les pharmaciens leur mécontentement (4,3).
Les médecins sont un peu plus de la moitié à déclarer « très certainement » vouloir exercer le même métier si c’était à refaire, contre 77 ou 73 % pour les infirmiers et kinésithérapeutes. Les pharmaciens, qui ne sont que 25 % à partager cet avis témoignent là encore des difficultés des officines.
L’avenir ne se présente pas sous de meilleurs auspices. Les libéraux de santé ne créditent leur futur que d’un timide 5,1/10. Ils craignent la baisse de leurs revenus (en particulier les pharmaciens et infirmiers) et l’augmentation des charges, surtout pour les généralistes. Ces derniers redoutent également l’explosion des contraintes administratives et la désertification médicale. Les spécialistes se soucient davantage de la concurrence en provenance d’internet et de la surcharge de travail.
Néanmoins, les libéraux ne baissent pas les bras. Sans surprise, les professionnels aspirent à s’installer davantage en exercice regroupé. Les médecins généralistes, qui sont 82 % à travailler en cabinet individuel, sont largement tentés (un quart d’entre eux) par l’exercice en maison de santé. La très grande majorité envisage l’acquisition de matériel informatique. Les spécialistes, eux, misent davantage sur l’investissement dans un matériel toujours plus performant. Et peuvent être assurés du soutien des banques. « Dans le secteur, les professionnels libéraux de santé sont considérés comme des populations peu risquées, et s’il y a des plans de redressements, les liquidations sont extrêmement rares », garantit Alain Cruchon, directeur général de CMV Médiforce.
*Sondage réalisé à la fin du 1er semestre 2011 via un questionnaire en ligne de 15 minutes. Source « Scan CMV Médiforce 2012 »
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