Deux mois après l'entrée en vigueur de l'obligation vaccinale pour les soignants (et un mois après l'impératif de schéma vaccinal complet), ce sont exactement 160 médecins libéraux – dont 94 généralistes et 66 spécialistes – qui sont actuellement « suspendus d'exercice », a révélé la Cnam ce jeudi matin. « Il s'agit d'un phénomène sous surveillance et heureusement contenu », a commenté Thomas Fatôme le directeur général de l'Assurance-maladie, lors d'une conférence de presse.
Plus globalement, le taux de vaccination des professionnels de santé libéraux était au 1er novembre de 96,7 % mais, jusque-là, la caisse n'avait jamais communiqué précisément sur les suspensions effectives de libéraux.
Au 16 novembre, un peu plus de 1 700 professionnels de santé libéraux – sur les 374 000 en exercice – avaient fait l'objet d'une interdiction d'exercice par leur agence régionale de santé (ARS). Et parmi eux, 350 se sont mis en conformité par la suite.
Vagues de contrôles
En Île-de-France cette fois, le taux de médecins libéraux non vaccinés à ce jour est de « 1,7 % », a indiqué l'ARS francilienne au « Quotidien » (soit moins de 450 praticiens). Et pour l'ensemble des professionnels de santé libéraux conventionnés de la région, ce taux grimpe à 2,8 % (soit environ 1 600 professionnels). « Les vagues de contrôles se poursuivent et concerneront la totalité des professionnels non vaccinés » précise l'ARS.
Les suspensions de médecins libéraux, en particulier lorsqu'il s'agit de généralistes en zones fragiles provoquent des vagues d'émoi dans les populations concernées.
Mais il arrive aussi que les patients et les maires arrivent à faire changer d'avis leur médecin réfractaire. Cela a été le cas pour la généraliste de l'Ile-aux-moines, dans le Morbihan, qui a fini par accepter de se faire vacciner « contrainte et forcée ».
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