Le centre médical de Beaubreuil, à Limoges (Haute-Vienne), ne recevra pas de patients ce vendredi 22 octobre. Les deux médecins, les infirmières, infirmier et orthophonistes qui y exercent ont exceptionnellement baissé le rideau pour protester contre le climat de violence qui règne dans leur quartier de Beaubreuil. Il y a une semaine, le Dr Christine Bessaudou était agressée à la sortie de son cabinet par deux hommes cagoulés et armés qui lui volaient sa voiture. L’affaire est relatée par « Le populaire du Centre » et par les médias locaux.
Jusqu’à présent, la généraliste n’avait pas rencontré de problème particulier. En 27 ans, « je n’ai jamais subi d’agression, ou de problèmes à titre personnel. Avec les patients il n’y a aucune incivilité, cela se passe très bien », a-t-elle confié à la radio locale flashFM.
« Dans certains immeubles, on n’y va plus après 18 heures »
La montée de la violence dans le quartier est à l’origine du ras-le-bol des soignants. Les infirmières du cabinet « qui vont beaucoup faire de visites le matin ou le soir tard dans les cités, ont des problèmes, explique le Dr Bessaudou. Depuis quelques mois elles sont obligées, pour pénétrer dans certains immeubles, de justifier leur identité. »
L’une des infirmières du centre médical évoque elle aussi les problèmes de sécurité qu’elle rencontre. « Dans certains immeubles, on n’y va plus après 18 heures. Les pompiers hésitent à venir, SOS médecins ne passe plus dans ces immeubles-là », témoigne-t-elle. Le quartier de Beaubreuil avait fait l’objet en 2016 d’un reportage sur France 3 relatant ses difficultés. Des opérations policières avaient été menées pour démanteler des trafics de drogue.
En fermant leur cabinet, les soignants lancent un SOS espérant une prise de conscience de la population et des pouvoirs publics afin de prendre à bras-le-corps ces problèmes d’insécurité.
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