La question de la gratuité du stationnement des médecins en déplacement professionnel continue à faire couler beaucoup d'encre, dans un contexte où les municipalités sont de plus en plus nombreuses à vouloir faire payer les praticiens.
Le sujet est au coeur des discussions en Ile-de-France. Le président de l'Ordre des médecins parisien, le Dr Jean-Jacques Avrane, attend depuis un an d'être reçu à ce sujet par la maire de Paris, Anne Hidalgo. Les contacts ne sont toutefois pas rompus entre la municipalité et les praticiens. Il y a quelques jours, la CSMF 75 a rencontré Bernard Jomier, adjoint au maire de Paris en charge de la santé.
Selon le Dr Mickaël Riahi, vice-président du syndicat, l'édile lui a affirmé que, contrairement à ce que le cabinet du maire avait très clairement assuré au « Quotidien » début septembre, Anne Hidalgo travaillait à un projet de vignette « Urgences ». Cette vignette permettrait à ses détenteurs (un peu moins de 1 000 généralistes effectuant au moins une visite par semaine chez un patient, selon la mairie) de stationner gratuitement lors de visites, même sur des places de livraison. Bernard Jomier n'a cependant pas été en mesure de donner le moindre calendrier sur l'entrée en vigueur de cette mesure.
Appel aux maires
Pour l'Ordre de Paris, le compte n'y est pas. Il rappelle qu'en dehors des visites de généralistes chez un patient, beaucoup de praticiens, comme les gynécologues, peuvent être appelés en urgence. Il demande, en plus de la vignette Urgences pour les médecins faisant des visites à domicile, le bénéfice du tarif résidentiel dans toute la ville pour tous les praticiens parisiens. « Les praticiens remplissent une mission de service public, fait-on valoir, on ne peut les assimiler aux autres professionnels mobiles. » Allusion à la carte que la mairie souhaite imposer aux médecins, comme aux plombiers ou aux coiffeurs à domicile. D'un prix de 240 euros annuels, elle ouvre droit à 7 heures de stationnement par jour à Paris au prix de 0,50 euro de l'heure.
La CSMF-Jeunes Médecins égrène de son côté la liste des villes qui, depuis deux ans, remettent en cause le principe de la gratuité de stationnement pour les médecins est longue : Paris, Lille, Lyon, Limoges, Pau et Troyes. Une liste à laquelle l'UFML ajoute Poissy et Bordeaux, ainsi que l'ensemble de la région parisienne. La CSMF Jeunes lance un appel aux maires de France : « Laissez vos médecins travailler, laissez vos médecins stationner ».
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