Mines bronzées, visages reposés… Les médecins participants, très décontractés, se pressent nombreux au centre des congrès de La Baule (Loire-Atlantique). Environ deux cents professionnels libéraux, institutionnels, experts et acteurs de la santé sont attendus durant ce jeudi et demain aux 14es Rencontres de La Baule, organisées par la conférence nationale des Unions régionales des professionnels de santé - médecins libéraux (URPS-ML).
L'ambiance est bon enfant, comme pour une rentrée des classes. Si certains s’attardent sur leurs souvenirs de vacances, d’autres, en petits groupes, découvrent et commentent les projets présentés par quelques régions, affichés dans le hall d’entrée : dispositif de soins partagés en psychiatrie en Occitanie, filières de prise en charge des soins non programmés dans la région Centre-Val de Loire, projets de communautés professionnelles territoriales de santé (CPTS) dans le Grand Est…
Tous reconnaissent l’intérêt de ce type de rencontres pour échanger, partager sur les projets respectifs, les difficultés rencontrées et « surtout pour avoir une cohérence au niveau des actions à mener », confie le Dr Eric Blondet, président de l'URPS Bourgogne-Franche-Comté et neurochirurgien.
Si la qualité est le thème transversal de cette année, les préoccupations portent clairement sur les projets de transformation organisationnelle sur lesquels travaillent les unions régionales.
Courage politique
En Occitanie, la permanence des soins et les soins non programmés sont les deux enjeux majeurs de cette rentrée. « Nous essayons de trouver des solutions pour satisfaire les équipes sur le territoire », indique le Dr Jean-Louis Bensoussan, vice-président de l’URPS Occitanie et médecin généraliste. Mais hors de question d’accepter un numéro unique, prôné par le rapport Mesnier. « Nous avons mis en place deux numéros et cela a été repris par l’ARS », martèle l’élu.
« Dans notre région déficitaire en médecins, nous avons créé des CPTS. Aujourd’hui, notre projet est de travailler sur la télémédecine. C’est notre attente. On essaie de voir comment on peut avancer là-dessus en échangeant avec les médecins et les institutionnels présents dans ce congrès », confie de son côté le Dr Raphaël Rogez, président de la Fédération des URPS régionales Centre-Val de Loire et neuro-psychiatre.
Pour le Dr Guilaine Kieffer-Desgrippes, présidente de l’Union du Grand Est et généraliste, les médecins libéraux dans leur ensemble sont prêts à se mettre en ordre de marche, mais pas à n'importe quel prix : « La ville est prête à faire baisser la courbe du volume des urgences. Mais est-ce que la ministre de la Santé va avoir suffisamment de courage pour réformer l’hôpital, afin que les deux secteurs marchent ensemble et non en silos ? Si on confie à la ville de nouvelles missions sur la prévention ou les soins non programmés, seront-elles financées ? »
À quelques jours de la présentation de la stratégie de transformation du système de santé du gouvernement, personne n'a voulu voir dans l’annulation de la venue à la Baule de la ministre de la Santé un mauvais signal envoyé aux libéraux.
Jusqu’à quatre fois plus d’antibiotiques prescrits quand le patient est demandeur
Face au casse-tête des déplacements, les médecins franciliens s’adaptent
« Des endroits où on n’intervient plus » : l’alerte de SOS Médecins à la veille de la mobilisation contre les violences
Renoncement aux soins : une femme sur deux sacrifie son suivi gynécologique