À la suite de la possibilité envisagée par la ministre de la Santé, Agnès Buzyn, d’étendre temporaire l’obligation vaccinale à tous les vaccins pédiatriques, les réactions, positives comme négatives, n’ont pas tardé. C’est maintenant le conseil scientifique du Collège national des généralistes enseignants (CNGE) qui s’exprime sur le sujet, considérant que « l’obligation vaccinale est une réponse simpliste et inadaptée ».
Tout comme la ministre, le CNGE regrette le paradoxe de la coexistence de vaccins obligatoires et facultatifs (une exception française). Pour le CNGE, il « entraîne une incompréhension de certains médecins et parents », consolidant « un climat de méfiance et (favorisant) l’hésitation vaccinale ».
Agnès Buzyn basait sa réflexion sur la concertation citoyenne ayant recommandé fin 2016 l’élargissement de l’obligation vaccinale, sur la recrudescence de cas de rougeole, et sur la nécessité d’une solidarité nationale en la matière.
Campagne de communication et participation des médecins
Pour le CNGE, « il n’y a aucun élément scientifique pour attester que cette mesure aboutisse à une meilleure protection, notamment pour les enfants. Il est à craindre que son caractère autoritaire renforce la défiance et la suspicion d’une partie croissante de la population ».
Tout en affirmant leur attachement à la prévention vaccinale, les généralistes universitaires soulignent par ailleurs que « l’obligation est contradictoire avec les notions d’approche ou de démarche centrée patient, par ailleurs promue par la Haute Autorité de santé, et avec les principes éthiques d’autonomie » et que « les vaccins n’ont pas tous la même pertinence clinique, le même intérêt individuel et/ou collectif, ni le même profil de tolérance ». Ils préconisent donc de mettre en place « une campagne de communication négociée avec les médecins et les représentants des usagers », « de s’appuyer sur une approche spécifique énonçant les balances bénéfices/risque vaccin par vaccin », « de promouvoir une organisation cohérente de la politique vaccinale, en s'appuyant sur les professionnels de première ligne » et « de veiller à la disponibilité des différents types de vaccins ».
Face au casse-tête des déplacements, les médecins franciliens s’adaptent
Jusqu’à quatre fois plus d’antibiotiques prescrits quand le patient est demandeur
« Des endroits où on n’intervient plus » : l’alerte de SOS Médecins à la veille de la mobilisation contre les violences
Renoncement aux soins : une femme sur deux sacrifie son suivi gynécologique