Le préservatif garde toute sa place dans la prévention du VIH. La ministre de la Santé Agnès Buzyn a annoncé mardi 27 novembre le remboursement de la marque Eden sur prescription médicale. « Le préservatif reste le seul dispositif de prévention qui permette de se protéger contre toutes les infections sexuellement transmissibles (IST), rappelle le Pr Philippe Morlat. Il est assez efficace mais pas à 100 % avec 20 % d'échecs. Le risque de transmission, ainsi diminué de 80 %, devient très faible en population générale ».
Indiquée dans les groupes très à risque, notamment les hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes (HSH), la Prep (pour preexposure prohylaxis) qui associe deux antirétroviraux (ARV) permet une protection à 100 % contre le VIH... mais pas contre les autres IST (VHC, gonocoque, chlamydia, syphilis, etc). « La Prep est un moyen de prévention complémentaire mais jamais à l'exclusion du préservatif, souligne le spécialiste. Chez les personnes ayant des pratiques à risque qui ne portent pas de préservatifs, la Prep protège au moins contre le VIH. Alors que le taux de contamination chez les HSH est de 8 à 10 % par an, il tombe à 0 avec la Prep. Le rapport coût/efficacité est favorable ».
Chez les personnes séropositives, le fait d'être sous traitement antirétroviral depuis au moins 6 mois avec une bonne observance (Tasp pour treatment as prevention) permet d'éviter de transmettre le VIH. « Dans un couple sérodiscordant hétérosexuel, le risque est extrêmement faible, entre 0 et 1 pour 30 000 rapports sexuels, précise le Pr Morlat. Dans la communauté HSH, le risque est de l'ordre de 1 pour 8 000 rapports sexuels. C'est un risque faible, qui est considéré acceptable pour beaucoup d'autres choses. Utiliser ou pas le préservatif, c'est avant tout une discussion de couple, sachant, encore une fois, que le préservatif ne protège pas contre toutes les IST ». Pour les associations de patients (AIDES, TRT-5), le Tasp est un élément important à mettre en avant pour lutter contre la discrimination envers les personnes séropositives.
Si le Tasp reste valable en cas d'allégement de traitement - bithérapie au lieu de trithérapie sous couvert que la charge virale reste indétectable -, les données manquent pour les traitements discontinus (5 jours d'ARV et 2 jours d'arrêt par semaine) actuellement testés dans le cadre d'essais cliniques. « La prudence reste de mise », estime le Pr Morlat.
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