Jusqu’à l’été 2014, Saint-Just-d’Ardèche, une commune de 1 700 habitants située à l’extrême sud de l’Ardèche et aux portes de la Provence, comptait trois médecins généralistes. Mais depuis lors, ils sont tous partis à la retraite l’un après l’autre, le dernier au moment des fêtes de Noël.
La localité ne manque pourtant pas d’atouts : un pharmacien, un kiné, deux dentistes, de nombreuses spécialités médicales représentées dans un rayon de 15 kilomètres, deux hôpitaux et deux cliniques à 20 kilomètres, une population dynamique et semi-rurale, une excellente couverture de téléphonie mobile et l’autoroute à moins de 20 minutes. Orange est à 30 km, Avignon à moins de 50 kilomètres.
Parcours du combattant
Le maire, Pierre-Louis Rivier, s’inquiète surtout pour les personnes âgées vivant dans sa commune. Les généralistes des environs « sont déjà aux taquets », assure-t-il, et pour ces patients âgés, faire jusqu’à 15 ou 20 km pour trouver un praticien disponible peut relever du parcours du combattant.
La municipalité n’est pas inactive. « Nous avons contacté sans succès l’ARS, l’Ordre et les syndicats libéraux », indique l’élu au « Quotidien ». La commune a aussi placé des annonces dans la plupart des facs de médecine et pris contact avec les médias.
La mairie aurait sans doute pu commencer ses recherches un peu plus tôt qu’elle ne l’a fait (il y a quelques mois seulement), mais Pierre-Louis Rivier juge pour sa part que les médecins n’avaient pas de raison de cesser leur activité. « Dans la région, argumente-t-il, beaucoup de praticiens continuent à exercer alors qu’ils pourraient prendre leur retraite, pourquoi eux ne l’ont-ils pas fait » ?
La commune a aussi tenté de se rapprocher des agences qui proposent leurs services aux collectivités territoriales. Mais elle a fait demi-tour avant de s’engager. « C’est un service qu’elles proposent au prix fort, assure le maire, et sans garantie de résultat. »
Deux cabinets créés
Aucun projet de maison de santé pluridisciplinaire n’a encore vu le jour dans le bassin de vie. Si bien que la municipalité a choisi de créer deux cabinets aux dernières normes d’accessibilité en plein centre-ville, avec un petit parking attenant. Le loyer sera gratuit pendant un an pour les praticiens tentés par l’aventure. « Les médecins ne manqueront pas de travail ici », garantit l’élu. Selon lui, en plus de ceux de Saint-Just-d’Ardèche, environ 3 000 habitants manquent de médecins aux alentours.
Quelques praticiens sont venus sur place ces derniers temps pour étudier une éventuelle installation. Aucun ne s’est encore engagé, mais Pierre-Louis Rivier veut y croire : « On attend leur réponse. »
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