Petite traumatologie, plaies et brûlures, accidents du quotidien nécessitant une immobilisation, douleurs médicales aiguës hors détresse vitale : c’est pour prendre en charge ces « petites urgences » que la clinique privée toulousaine Saint-Exupéry (groupe indépendant Clinavenir) vient d’ouvrir le SiDOC – pour soins infirmiers docteurs.
Ce centre de soins non programmés reçoit les patients sans rendez-vous, 7 jours sur 7 de 9h à 19h. « Nous n’avons pas souhaité faire la demande d’ouverture d’urgences auprès de l’agence régionale de santé car nous voulions proposer une alternative immédiate qui permette de soulager les urgences et les cabinets médicaux saturés », explique Vincent Lacombe, directeur général de la clinique.
En pratique, une équipe de quatre médecins généralistes et trois infirmiers se relaient en binôme pour prendre en charge les patients. « Nous restons des libéraux et nous fonctionnons comme un cabinet de médecine générale qui loue des murs tout en nous appuyant sur l’équipement de radiologie et le laboratoire d’analyses de la clinique », explique le Dr Fabrice Alcouffe, l’un des médecins du SiDOC.
Solution de proximité
Particularité, alors que ce type de centre est parfois accusé de multiplier les actes courants sans suivi ni coordination, il a lui-même adhéré à une association de 230 libéraux de santé installés autour de la clinique couvrant un bassin de population de 170 000 personnes. Il s’agit de la communauté professionnelle territoriale de santé (CPTS) de La Providence, qui rassemble médecins – dont une soixantaine de généralistes – pharmaciens et paramédicaux. « Avec le centre de soins, nous apportons justement une solution de proximité pour permettre de soulager les libéraux du secteur : ils pourront nous adresser des patients s’ils ne peuvent pas les recevoir, assure le Dr Fabien Parouty, médecin généraliste qui fait partie de l'équipe. En revanche, nous ne ferons pas de suivi de patients chroniques, ni de renouvellement d’ordonnance. Et nous ne deviendrons pas des médecins traitants. »
En Occitanie, où 77 % des patients pris en charge aux urgences hospitalières sont classés CCMU 1 ou 2 (état clinique stable ou état lésionnel et/ou pronostic fonctionnel stable), l’objectif de ce centre de soins non programmés est aussi d'offrir une alternative de proximité afin de libérer du temps aux hospitaliers pour les patients plus graves – CCMU 3, 4 et 5. Outre les médecins traitants, les patients peuvent y être adressés par la régulation du service d'accès aux soins (SAS), aujourd'hui en test en Haute-Garonne, et par les régulateurs de la permanence des soins (PDS-A) et ceux de l’aide médicale d’urgence.
Dès son ouverture mi-janvier, le centre de soins non programmés a accueilli plus d'une vingtaine de patients par jour. Pour être rentable, les médecins ont fixé un seuil de 40 passages quotidiens. Doté de huit boxes de consultations, le centre de 300 m2 devrait rapidement pouvoir doubler ce chiffre. « Nous tablons à terme sur 90 à 100 passages quotidiens en étoffant l’équipe de soignants. Par exemple, les adhérents médecins libéraux de la CPTS pourront venir consulter ici s’ils le souhaitent », avance déjà Vincent Lacombe, qui a investi 1,1 million d’euros dans ce projet pour l'aménagement des locaux et le matériel.
Légende photo. L’équipe médicale du SiDOC
Jusqu’à quatre fois plus d’antibiotiques prescrits quand le patient est demandeur
Face au casse-tête des déplacements, les médecins franciliens s’adaptent
« Des endroits où on n’intervient plus » : l’alerte de SOS Médecins à la veille de la mobilisation contre les violences
Renoncement aux soins : une femme sur deux sacrifie son suivi gynécologique