C'est une nouvelle preuve, s'il en fallait une, de la désertification médicale qui frappe de nombreuses petites communes françaises. Sur le site internet de SOS Villages, créé par le groupe TF1, plus d'une centaine de communes rivalisent pour mettre en avant leurs atouts et faire venir des médecins.
« Alors jeune médecin généraliste (ou moins jeune), marre de la grande ville ? Envie de changer de vie ? Ici, il vous faudra faire une croix sur le stress, les bouchons, la pollution, les horaires contraignants, la pression (sauf la bière) », indique ainsi le village de Cronat, en Saône-et-Loire, classé en zone de revitalisation rurale (ZRR, qui permet des mesures fiscales comme des exonérations d'impôts). « Installation sans aucuns frais au cabinet de la maison médicale, patientèle au village et dans les hameaux montagnards environnants », met en avant la commune de Guillaumes, porte d'entrée du parc du Mercantour dans les Alpes-Maritimes, elle aussi en recherche « urgente » d'un généraliste.
Survie du village menacée
À Gièvres (Loir-et-Cher), « les 1 350 patients de notre médecin attendent son successeur pour juillet 2022 ». « Reprise possible du mobilier et du matériel et aide au logiciel informatique si besoin », précise la mairie, qui vante son centre médical neuf pluridisciplinaire, situé en zone d'action complémentaire (ZAC) avec « gratuité du loyer professionnel et personnel » la première année.
En Ardèche, à Antraigues-sur-Volane, c'est l'équipe de la pharmacie qui s'est lancée dans la quête « en urgence » d'un ou deux généralistes. « Notre médecin part fin juin et la survie de la pharmacie et d'emplois dans le village est directement menacée si nous ne trouvons pas vite un ou plusieurs nouveaux docteurs, peut-on lire dans l'annonce. Tout est prêt pour vous accueillir, vous pourrez travailler en liaison avec les infirmières et notre pharmacie car nous partageons les mêmes bâtiments. » La commune, où vécut le chanteur Jean Ferrat, met en avant ses atouts « boulangerie, épicerie, fleuriste, plusieurs restaurants, artistes, poste, coiffeur » ou encore revente en direct de produits de l'agriculture.
Lancé en 1993 par Jean-Pierre Pernaut, le concept de SOS Villages permettait, à l'origine, de mettre en relation des particuliers souhaitant céder un commerce et des repreneurs. Arrêté puis relancé il y a dix ans avec un site internet dédié, le site comptabilise plusieurs milliers d'annonces en ligne – et de plus en plus sur les thématiques de santé.
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