Ce sont des nouveaux venus dans le paysage sanitaire actuel. Et si leur présence est encore discrète, on compte beaucoup sur eux pour prêter main forte aux médecins et pallier la pénurie médicale. Il s'agit aussi de repenser les soins de ville en les adaptant, via la délégation de tâches, au défi des maladies chroniques. Et, comme souvent s'agissant de nouveaux concepts, l'inspiration est venue de l'étranger. C'est peut-être pour toutes ces raisons que ce nouveau métier d'assistant médical – hybride entre l'infirmière et la secrétaire - fait un peu peur. Certains professionnels expérimentent pourtant la formule depuis quelques années et s'en trouvent satisfaits. Mais les sceptiques argueront que dentistes, ophtalmologistes et radiologues n'avaient pas le choix, les uns et les autres appartenant aux disciplines les plus techniques et/ou les plus frappées par la crise démographique…
L'enjeu pour la suite est de convertir les autres spécialités, et la médecine générale au premier chef, à ce mode de fonctionnement. Mais pour l'heure, la majorité silencieuse renâcle. Au grand désappointement des syndicats qui ont âprement négocié les aides à l'embauche. Si cette réforme doit encore convaincre – les sondages en attestent — c'est sans doute en partie parce que les praticiens de ville sont trop occupés pour s'engager ici et maintenant. Même si cela tient du paradoxe, les nouveaux métiers de santé étant précisément faits pour dégager du temps médical… La crainte existe aussi parmi les « docteurs » que les assistants changent la nature même de la médecine générale. Voire se transforment en cheval de Troie, permettant au payeur de s'immiscer dans le quotidien des cabinets médicaux. L'assistant médical pourrait-il se transformer un jour en œil de Moscou aux ordres de la Sécu ? Les pionniers que nous avons interrogés en Bretagne ne sont pas du tout inquiets. Les mois qui viennent montreront si leur enthousiasme aura un effet de contagion sur la plupart.
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