Maire d'Avignonet-Lauragais (Haute-Garonne), Jean-François Pagès cherche désespérément un successeur au généraliste de sa commune de 1 500 habitants. Ce dernier part à la retraite en juillet prochain, et personne n'est pour le moment candidat à sa succession.
« Nous ne comprenons pas ce qui se passe, se lamente l'édile. La région est accueillante, nous sommes à 30 km de Toulouse, ce n'est pas vraiment la pampa, chez nous, mais personne ne se manifeste. » Selon les chiffres de la démographie médicale de l'Ordre, le secteur d'Avignonet-Lauragais ne fait pas partie des zones les plus préoccupantes de la région. Il compte un généraliste pour 1 000 habitants, un score en faible recul (4,5 %) depuis 10 ans.
La statue ? Une blague
Au cours d'un entretien avec Actu Toulouse, Jean-François Pagès avait assuré, sur le mode humoristique, qu'il était prêt à faire ériger sur la place principale de sa commune une statue en marbre à l'effigie de quiconque lui permettrait de dénicher un médecin. « C'était une blague », confie-t-il au « Quotidien ». De toute façon, même cette galéjade n'aura pas fonctionné…
Jean-François Pagès assure cependant avoir tout essayé. Annonces, Internet, Ordre, organisations professionnelles, rien n'y a fait. « Un syndicat m'a proposé de passer des annonces dans ses différentes publications, continue-t-il, mais ça coûte près de 5 000 euros, il faut que j'aie l'autorisation de mon conseil municipal. » Autre piste explorée, faire appel à une agence de recrutement. Mais le maire, informé des méthodes parfois discutables de certaines officines, hésite à franchir le pas.
La piste du salariat
Dernière solution, le salariat. « Un médecin m'a conseillé cette méthode, attractive pour les jeunes praticiens », précise Jean-François Pagès. Problème, cette solution, aussi efficace soit-elle, est coûteuse pour les comptes d'une petite municipalité. L'édile rappelle que la mairie devrait dans cette hypothèse fournir un local aux normes au praticien, et financer l'équipement, l'informatique et le secrétariat.
« Il faut réaliser beaucoup d'actes pour amortir un tel investissement », calcule le maire. Jean-François Pagès étudiera toutes les propositions qui lui seront adressées. Trouver un médecin ne le laisserait assurément pas de marbre.
Jusqu’à quatre fois plus d’antibiotiques prescrits quand le patient est demandeur
Face au casse-tête des déplacements, les médecins franciliens s’adaptent
« Des endroits où on n’intervient plus » : l’alerte de SOS Médecins à la veille de la mobilisation contre les violences
Renoncement aux soins : une femme sur deux sacrifie son suivi gynécologique