À LA CLAYETTE, en Saône-et-Loire, le Dr André Chassort, ancien secrétaire général adjoint de l’Ordre national des médecins, inaugurait jeudi dernier la Maison médicale des Cèdres à laquelle il travaille depuis 2002. Cette maison de santé pluridisciplinaire (MSP) offre la particularité d’avoir été construite dans l’enceinte même de l’hôpital local, avec lequel elle a bâti un partenariat d’un genre nouveau. « Nous avons bâti 300 mètres carrés qui restent la propriété de l’hôpital local », précise André Chassort au « Quotidien ». Résultat, la MSP travaille en relation étroite avec l’hôpital local avec lequel elle mutualise une partie du secrétariat. « Les infirmières de l’hôpital local peuvent même intervenir pour nous donner un coup de main », ajoute le Dr Chassort. Dans ce canton en voie de désertification médicale, la MSP accueille pour le moment quatre médecins généralistes, quatre infirmières, une diététicienne, tandis que deux kinés sont attendus à l’horizon 2012. « À cette date, quand l’hôpital local aura achevé sa restructuration, ajoute André Chassort, cela nous libérera environ 400 mètres carrés supplémentaires. » De quoi faire plus que doubler la surface actuelle de la MSP.
Comme souvent, la construction de la MSP s’est apparentée à un parcours du combattant, notamment pour la partie financement. « Les murs ont coûté environ 500 000 euros », calcule André Chassort. La région a mis la main à la poche pour environ 57 000 euros, et le département a déboursé pour sa part 150 000 euros. Le syndicat de pays a attribué 87 000 euros au projet, et la communauté de communes 50 000 euros. Le reste, soit un peu plus de 150 000 euros, a été financé par l’hôpital local. Côté aides au fonctionnement, l’ARH a résolu de financer le salaire d’une secrétaire médicale chargée de la coordination, tandis que l’URCAM a pris en charge l’installation informatique (l’agence régionale de l’hospitalisation et l’union régionale des caisses d’assurance-maladie ont été regroupées depuis au sein de l’ARS). « Exercer dans cette structure coûte environ 30 à 40 % plus cher en termes de frais qu’en exercice isolé, reconnaît André Chassort, mais quel confort ! » Ces coûts majorés ne semblent cependant pas avoir refroidi les ardeurs des professionnels de santé qui y exercent. Ni découragé les jeunes médecins de s’y fixer : parmi eux, deux ont respectivement 33 et 35 ans. La jeune génération semble décidément apprécier cette nouvelle forme d’exercice.
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