Défaillance des lecteurs de codes-barres pour contrôler les enveloppes, pannes informatiques, divergences sur la validité de certaines enveloppes : le dépouillement des élections aux URPS de la future grande région Alsace - Champagne-Ardenne - Lorraine (ACAL), vendredi au siège de l’ARS de Lorraine à Nancy, a été mouvementé, et même chaotique, comme le racontent au « Quotidien » les médecins qui y ont participé.
De 9 heures du matin à minuit...
Membre de la commission d’organisation électorale (COE) et généraliste (FMF) à Wasselonne (Bas-Rhin), le Dr François Pélissier ne pensait pas que sa journée à Nancy serait aussi longue : « On a commencé (le dépouillement) à 9 heures, et on a fini à 23 heures 45, notamment à cause des problèmes de lecteurs optiques qui ne reconnaissaient pas les codes-barres des enveloppes. »
Pour ce qui est du collège généraliste, le dépouillement n’a véritablement commencé qu’à... 19 heures 30, poursuit-il. Selon lui, l’ARS avait de bonnes raisons de différer le dépouillement pour éviter des contestations ultérieures ; mais on peut toutefois s’interroger sur l’efficacité de procédures qui devaient à l’origine simplifier les opérations et le décompte des suffrages.
Manque de chance, une grosse panne informatique dans la matinée a aggravé pendant plus de deux heures les problèmes liés au dépouillement. Même si l’ambiance a parfois été tendue, le Dr Pélissier ne souhaite pas jeter la pierre au personnel de l’ARS. « Il y a eu des cafouillages, certes, mais nous avons été très bien reçus, et les deux plateaux-repas étaient parfaits ! », tempère-t-il avec une pointe d’ironie.
Amateurisme
Présent également, le Dr Claude Bronner (Strasbourg), vice-président de la FMF, affirme que pour accélérer l’ouverture des enveloppes, il a fallu qu’un élu aille acheter des couteaux dans un magasin du coin parce qu’il en manquait… Adepte du franc-parler, il estime que le dépouillement s’est déroulé « dans un climat d'amateurisme qui n’est pas de très bon augure pour l’avenir de la future grande région ».
Ce n’est pas tout. Une polémique est survenue sur place au sujet des enveloppes T arrivées sans oblitération postale ! La COE avait décidé, quelques jours avant le dépouillement, de les classer avec les envois non valables. Certains médecins ayant relevé que la date de validité inscrite par l’organisateur du scrutin sur ces enveloppes n’était pas clairement mentionnée – ce qui pouvait créer des confusions – ils demandèrent vendredi un classement à part de ces enveloppes. Après de longs échanges, il a finalement été décidé de les traiter, comme prévu à l’origine, avec tous les autres envois non valables.
Recours possibles
Le Dr Anne Bellut, dermatologue (CSMF) installée à Neuves-Maisons, près de Nancy, a pris acte du « respect de la décision prise par la COE » au sujet de ces enveloppes. Mais elle garde le souvenir d’une journée « fastidieuse » à l’issue d’une élection « organisée dans la précipitation ». Certes, estime-t-elle, l’ARS a respecté au mieux les protocoles du dépouillement, ce qui explique les lenteurs, mais elle était aussi garante de l’ensemble du scrutin...
Dans un autre registre, la CSMF régionale s’interroge sur la conformité de la liste généraliste présentée par Union collégiale (UC), qui a obtenu deux sièges, et se réserve le droit d’un recours à ce sujet.
Chargé du pilotage et du suivi de l’organisation des élections à l’ARS de Lorraine, Matthieu Prolongeau fait valoir que, si des incidents techniques lors de la lecture des codes-barres ont certes rallongé les opérations, l’ARS a toutefois géré la situation avec vigilance, en garantissant le respect des procédures ! L’agence souligne que c’est la commission d’organisation électorale (COE) qui a réclamé une interruption du dépouillement, permettant de le reprendre en soirée d’une manière plus sereine.
Au ministère de la Santé, on ne cache pas que le dépouillement très compliqué dans cette région a retardé de plusieurs heures l’annonce officielle des résultats consolidés (dans la nuit de vendredi à samedi).
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