Alors que la vaccination débute ce jeudi dans les cabinets de médecins généralistes, MG France, premier syndicat de la profession, a fait le point sur la mise en place pratique de cette vaccination, qui va concerner, en premier lieu, les patients âgés de 50 à 64 ans avec des comorbidités (ALD, IMC supérieur à 30…). Cela représente 2,5 millions de personnes, soit environ 50 patients par médecin généraliste, selon le syndicat.
Qualifiée de « premier pas » par son président, le Dr Jacques Battistoni, cette nouvelle étape de la vaccination va concerner, pour ses débuts, 29 000 médecins généralistes volontaires. Pour le syndicat c'est un « bon résultat », preuve de la motivation et de l'implication des généralistes dans la campagne vaccinale et ce, alors que cette nouvelle phase partait avec « plusieurs handicaps ».
« On a entendu que le vaccin AstraZeneca est moins efficace que celui de Pfizer, et puis il y a eu de nombreux effets indésirables relayés, notamment chez les soignants de moins de 50 ans », indique le président, appelant à « rassurer la population cible » qui risque moins d'avoir des syndromes grippaux qu'une population plus jeune. « Il y a une certaine défiance de la population, il serait bien que le ministre fasse un discours positif sur les avantages de la vaccination AstraZeneca », estime le Dr Battistoni.
Un quota réservé
Pour autant, le syndicat estime qu'il y a encore des trous dans la raquette. « Nous nous rendons compte que des patients échappent au système de vaccination en place, notamment des personnes âgées, précaires, vivant en zones rurales ou ne maîtrisant pas internet, souligne le Dr Battistoni. Nous demandons d'avoir, à côté de la mise à disposition pour le public, un quota réservé pour les professionnels de santé et les centres communaux d'action sociale, afin d'apporter la vaccination à ceux qui en ont le plus besoin en proximité. »
De même, le syndicat souhaiterait utiliser les centres de vaccination comme centres de distribution et d'allocation des doses, afin de pouvoir les récupérer et les injecter lors de visites à domicile. « Cela a une importance forte en termes de santé publique », explique le généraliste normand.
Éviter les déprogrammations
La structure a également appelé à « plus de souplesse » dans la mise en place des prochaines phases de vaccination qui pourront concerner les généralistes. Elle demande plus de visibilité sur les livraisons de doses, pour que les médecins puissent s'organiser au mieux et prévenir les déprogrammations, « très contre-productives ». Pour éviter la perte de doses, le ministère de la Santé a d'ailleurs encouragé les médecins libéraux à vacciner des soignants ou des patients de la tranche d'âge sans comorbidité.
Enfin, le syndicat s'est positionné sur la vaccination par les pharmaciens, qui demandent à y participer depuis plusieurs semaines. Pour MG France, le ciblage actuel des patients exclut une participation des officinaux, pour le moment. « Les généralistes vont devoir repérer et aller chercher ces patients, ce qui explique que cela ne soit pas confié aux pharmaciens, cela aurait été très dur pour eux de le faire. Mais une ouverture sera possible et ne posera plus de problème dès lors qu'on vaccinera larga manu », indique le Dr Battistoni.
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