Violences contre les soignants : la plateforme de signalements du ministère désormais ouverte également aux libéraux

La ministre des Professions de santé, Agnès Firmin Le Bodo, l'avait promis lors de la cérémonie des vœux de l'Ordre des médecins (Cnom) début janvier. Désormais, les professionnels de santé libéraux pourront également signaler directement les violences dont ils ont été victimes sur la plateforme de l'observatoire national des violences en milieu de santé (ONVS), mise en place en 2005 et destinée initialement aux soignants hospitaliers. Jusqu'alors, la procédure de signalement passait pour les libéraux par l'Ordre, via son propre observatoire de la sécurité des médecins. Ces derniers sont tout autant que les hospitaliers exposés à la violence, estime la ministre.

Dans une vidéo de deux minutes, postée sur Twitter le 20 janvier, la ministre invite les praticiens à déclarer les violences subies afin que les pouvoirs publics puissent mieux en évaluer l'ampleur ainsi que « pour refuser la banalisation des agressions qu'elles soient verbales ou physiques ». Elle rappelle aussi que le signalement est un « préalable » pour pouvoir « bénéficier d'un accompagnement ».

Face aux violences envers les soignants, une seule politique : la tolérance zéro.

Je suis très fière d'annoncer la refonte de l'outil de signalement de l'Observatoire national des violences en santé qui est désormais ouvert aux professionnels de santé libéraux. ⤵️ pic.twitter.com/lSfjPJARMQ

— Agnes Firmin Le Bodo (@agnesfirmin) January 20, 2023

Le formulaire électronique de déclaration pour les libéraux permet de décrire de façon circonstanciée les faits, les auteurs et les motifs et peut être rempli de façon anonyme ou non. Dans la seconde hypothèse, un « référent violence » ordinal pourra contacter la victime et l'accompagner en cas de besoins « d'écoute, de conseil ou d'aide juridique ». L'ensemble des données sont remontées à l'Ordre.

Selon Agnès Firmin Le Bodo, près de 30 000 professionnels de santé ont déclaré des violences en 2021, un « chiffre très probablement en dessous de la réalité et inacceptable ». Une « concertation avec les professionnels » sur ce sujet sera lancée dans les « toutes prochaines semaines », a-t-elle ajouté dans la vidéo.