L'inquiétude monte chez les radiologues libéraux, dont les cabinets sont fortement touchés par la crise sanitaire et le confinement, comme le révèle la Fédération nationale des médecins radiologues (FNMR) dans une enquête* menée auprès de ses adhérents.
Plus de trois quarts (77 %) des radiologues libéraux interrogés ont pris en charge des patients pour suspicion de Covid. Malgré cela, des cabinets ont été contraints de fermer par manque de protections ou de personnels. Les trois quarts de ceux qui exercent sur un seul site ont maintenu leur activité médicale. Mais ceux qui exercent sur plusieurs sites ont dû soit regrouper leur activité sur une seule clinique (37 %), soit décider de fermer certains sites pour en maintenir d'autres.
71 % des radiologues sondés estiment le taux de fréquentation de leur cabinet à 20 % ou moins par rapport à leur activité habituelle, soit une baisse d'activité de 80 %. Cette baisse est plus forte en radiologie conventionnelle (85 %), que sur les IRM (76 %) ou scanners (69 %). Or, les charges « incompressibles » pèsent toujours dans la balance. Six radiologues sur dix les estiment à plus de 50 000 euros sur la période du 23 mars au 5 avril (avant toute aide compensatoire), près d'un tiers les évalue entre 20 000 et 50 000 euros.
Les conséquences sont lourdes : 63 % des radiologues ont entamé des procédures d'avance de trésorerie avec leur banque, 94 % ont fait ou sont en train de faire une demande de mise au chômage partiel pour leurs employés, 84 % une demande de report de crédit et 77 % un report des cotisations et impôts.
Ceux qui n'ont pas obtenu d'accord de leur banque envisagent la fermeture définitive, indique la FNMR. Les spécialistes attendent donc « des consignes claires des autorités sanitaires pour la reprise de l'activité habituelle, non COVID et non urgente, et le dépistage organisé du cancer du sein ». L'arrêt des baisses tarifaires est également demandé, ainsi que la suppression des cotisations et impôts de la période de crise.
* Enquête menée entre le 11 et le 19 avril 2020 auprès de 804 médecins radiologues
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