Le « crowdfunding » est né à l’origine lors de grandes campagnes de dons faites auprès des particuliers par voie de presse, notamment pour le financement de la construction de la statue de la Liberté. L’essor de l’Internet aura permis sa renaissance et son expansion avec l’arrivée de l’ère des réseaux sociaux où l’internaute passe du statut de simple consommateur à celui plus engagé de « consom-acteur ».
Le financement participatif : ses différentes formes et ses avantages respectifs
Le financement par le peuple (traduction littérale), a pour but premier et idéologique de financer l’économie réelle, ce qui peut prendre plusieurs formes suivant qu’il s’agit de financer des projets à vocation altruiste (dons) ou à vocation économique (capital ou prêt). L’investissement en capital est naturellement plus risqué que l’activité de prêt aux entreprises. L’investissement en capital consiste à investir dans une entreprise pour réaliser une plus-value lors de la cession et permet également d’obtenir la plupart du temps une réduction d’impôt sur le revenu et d’ISF venant compenser une prise de risque importante. Au contraire, l’activité de prêt ne bénéficie d’aucun avantage fiscal mais l’investisseur perçoit des revenus réguliers et constants tout au long de la durée du prêt.
Face à l’essor de ce phénomène notamment aux États-Unis et au Royaume Uni et au lancement de sites pionniers en dehors de tout cadre juridique et réglementaire, les autorités françaises ont encadré ces plateformes fin 2014 via des statuts propres à chaque typologie d’acteur. La plateforme d’investissement en capital doit désormais obtenir le statut de CIP (Conseiller en Investissement Participatif) tandis que la plateforme d’investissement en prêt aux entreprises doit obtenir le statut d’IFP (Intermédiaire en Financement Participatif). Pour se repérer parmi les nombreux sites qui ont été créés, il convient de vérifier l’existence d’un petit logo représentant une Marianne portant la mention « plateforme de financement participatif régulée par les autorités françaises ».
Le rôle des autorités de régulations
Depuis le 1er octobre 2014, l’Autorité des marchés financiers (AMF) impose aux plateformes d’investissement en capital immatriculées en tant que CIP, un même protocole d’information envers l’épargnant. Tous doivent d’abord proposer un test, sous forme de questions, afin de faire prendre conscience au particulier du risque de l’opération. Ensuite, chaque plateforme doit détailler sa politique de sélection des dossiers et expliquer son rôle. Après avoir lu ces mises en garde, l’épargnant pourra enfin ouvrir son portefeuille.
Pour ce qui est des plateformes d’investissement en prêt immatriculées en tant qu’IFP, elles sont quant à elle soumises à des contrôles ponctuels de l’Autorité de contrôle prudentiel et de résolution (ACPR) adossée à la Banque de France.
Un fonctionnement simple pour des rémunérations attractives comportant un risque
La vigilance du client devra rester de mise mais il est tentant à l’heure où le livret A ne rapporte plus que 1 % de tenter de panacher son risque auprès d’actifs qui rémunèrent justement le risque pris. D’autant plus que les sites proposent un investissement minimum de 15 à 20 euros. Dans le cadre du prêt, celui-ci est amortissable, autrement dit le remboursement du prêteur commence à intervenir quelques semaines après la collecte par la société qui récupère tous les mois une quote-part du capital prêté plus des intérêts. Le risque de voir l’emprunteur rencontrer des difficultés financières, ou pire déposer le bilan, reste réel mais souvent les plates-formes font appel à un organisme de recouvrement. Disposant d’une reconnaissance de dette, le prêteur peut poursuivre son débiteur défaillant.
Quel rôle peut jouer un conseiller en gestion de patrimoine pour aider les particuliers à s’orienter dans cette nouvelle offre pléthorique ?
Le conseiller en gestion de patrimoine reste le conseil idéal pour guider ses clients dans le maquis de l’offre de financement participatif. De par son réseau et son expérience de l’investissement, il connaît les acteurs, leur positionnement et leur historique d’opérations. Il pourra proposer à ses clients une allocation d’actifs permettant de répartir les rendements et les risques en tenant compte de la durée d’investissement choisie par ses clients.
Une personne dans le milieu médical peut-elle investir dans le crowdfunding ? Nos conseils
Toute personne physique ayant sa résidence fiscale en France peut investir dans l’économie réelle via le don, le prêt ou l’investissement en capital.
Soit en direct, dans une société dont vous connaissez les fondateurs ou l’activité, soit via l’aide d’un professionnel qui orientera vers un placement répondant à la fois à votre sensibilité au risque et à vos envies.
N’oubliez pas de tenir compte de la fiscalité, les solutions offertes étant multiples selon les objectifs :
- Détenir des parts sur le long terme : vous pourrez bénéficier d’abattement sur la plus-value selon la durée de détention (abattements sur les plus-values dès 4 ans et jusqu’à 65 % au-delà de 8 ans).
- Investir dans une jeune société (moins de 10 ans) : vous bénéficierez d’un avantage supplémentaire au-delà de 8 ans de détention (abattements de 85 % au lieu de 65 %).
- Dans le cadre d’un investissement en capital, vous pouvez placer ces titres dans votre PEA afin de bénéficier de l’exonération des plus-values. Si vous êtes assujetti à l’ISF, votre investissement vous ouvre droit à une réduction d’impôt de 50 %.
- Si vous préférez l’investissement par la voie du prêt, un arbitrage de vos liquidités peu rémunératrices est un bon moyen de les dynamiser : les prêts ont une durée courte, entre 3 mois et 24 mois pour une rentabilité comprise entre 4 % et 10 %.
Enfin, en cas de don à une association déclarée « d’intérêt public », 66 % du montant de votre don est déductible de l’impôt sur le revenu à payer, dans la limite de 20 % de vos revenus imposables.
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