Après la présentation de son programme devant la presse, jeudi dernier, Emmanuel Macron a échangé le lendemain avec un panel de Français, dans le cadre de la campagne présidentielle, à Pau. Durant trois heures, le candidat s'est prêté au jeu des questions-réponses, confirmant en particulier un « grand chantier » pour réorganiser le système de santé. « Notre nation a commis une erreur en voulant moins dépenser en termes de santé, en réduisant les équipements et le nombre de médecins, a admis le locataire de l'Élysée. Malheureusement, dans une société qui vieillit, cela n'arrange pas les choses. »
Mais pour inciter concrètement les praticiens à s'installer, « est-ce que vous pensez améliorer la rémunération des médecins ? », a lancé le Dr Bruno Gauthier, 68 ans, généraliste à Pau, lui-même à la recherche d'un successeur. « Vous n'êtes pas sans savoir que 25 euros la consultation, par rapport au reste de l'Europe, ce n'est pas beaucoup. Avez-vous des projets dans ce sens ? », a-t-il interpellé.
Que les médecins prennent des gardes
Face à cette question précise, le candidat à l'Élysée a répondu, plus généralement, que « bouger seulement sur la rémunération à l'acte n'est pas à mon avis un bon levier ». Le système qui rémunère « trop à l'acte, que ce soit à l'hôpital ou dans le privé, n'incite pas suffisamment aux actions de prévention et aux coopérations », a précisé Emmanuel Macron. Une réponse aux airs de solde de tout compte ? Non car, à l’inverse, le candidat Macron veut proposer de « nouvelles missions », par exemple que les médecins qui s'installent « participent à la continuité des soins, prennent des gardes ». Des nouvelles missions qui seront rémunérées comme telles et « pas forcément comme des actes médicaux ». Le candidat à l'Élysée a clairement souligné qu'il souhaitait « sortir progressivement de la logique de la rémunération exclusive à l'acte du médecin ». « On voit que l'acte ne couvre plus la réalité de leur fonction », a-t-il ajouté.
Pas sûr que cette réponse satisfasse les syndicats de médecins libéraux qui ont appelé de leur côté tous les candidats à un choc d'attractivité pour la médecine libérale, y compris à travers la hausse des tarifs des actes cliniques et techniques.
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