« Avec plus de 500 participants, nous avons dépassé nos objectifs, c’est une réussite qui montre les attentes nouvelles de la part des médecins, pharmaciens, kinés et professionnels de soins primaires, » s’est félicité le Dr Pierre de Haas, président de la Fédération française des maisons et pôles de santé (FFMPS), organisateur des journées nationales à Toulouse.
Si la structuration du travail en équipe a fait l’objet d’une convention de partenariat avec la Haute Autorité de santé (HAS), un dossier cristallise les attentes : les questions de financement et de rémunération.
Actuellement 156 sites expérimentent le paiement forfaitaire plutôt qu’à l’acte. La généralisation et la pérennisation des nouveaux modes de rémunération coûteraient 800 millions d’euros. « Ce forfait qui s’adresse à la totalité de l’équipe de soins représente en moyenne 5 % du chiffre d’affaires du cabinet, explique Pierre de Haas. Il semble que la volonté politique soit là pour généraliser ce système, Marisol Touraine a évoqué une voie conventionnelle [négociation] mais nous ne voyons pour l’heure aucune concrétisation. »
L’efficacité du modèle.
L’économiste Julien Mousquès qui travaille sur les problématiques de soins primaires au sein de l’IRDES, a présenté quelques évaluations intermédiaires avant un rapport final sur les nouveaux modes de rémunération annoncé fin 2014. « Les premiers résultats mettent en évidence l’impact dynamique des maisons de santé sur l’évolution de la densité médicale ainsi que l’efficacité de ce mode de prise en charge sur des maladies chroniques, comme le diabète de type 2 », a-t-il souligné.
Denis Piveteau, secrétaire général des ministères sociaux, s’est montré rassurant et a insisté sur l’objectif.
« Les maisons de santé sont complètement dans l’axe de la stratégie nationale de santé. Les freins ne sont pas financiers, mais plutôt techniques. La mise en œuvre est complexe et nous y travaillons ».
Il n’empêche. Le calendrier reste flou alors que l’augmentation des équipes de soins primaires exerçant en maison ou pôle de santé est exponentielle. Seule garantie : il n’y aura pas de rupture pour les équipes de soins qui bénéficient déjà des nouveaux modes de rémunération. Le Dr Pierre de Haas prévient : « De nombreuses équipes de soins pluridisciplinaires sont sur le point d’éclore, mais la dynamique retombera comme un soufflet si les nouveaux modes de rémunération ne trouvent pas d’écho favorable. »
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