« Je commence ma journée à 8h45 pour la finir à 22h » : le témoignage (presque banal) d’un généraliste breton

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Publié le 08/06/2022

Crédit photo : PHANIE

Face à la pénurie médicale, les médecins de terrain sont plus que jamais sous pression. Le constat n’est pas nouveau, mais le témoignage d’un généraliste de l’agglomération de Saint-Brieuc (Côtes-d’Armor), installé depuis 30 ans, en apporte une nouvelle preuve. Le médecin s’est confié au « Télégramme » ce mercredi.

« Ça s’est accentué brutalement il y a trois ou quatre ans », explique le praticien qui a souhaité rester anonyme. Le secrétariat du cabinet est pris d’assaut tous les jours et les créneaux réservés aux urgences « se remplissent dans la matinée ». Résultat, les patients patientent parfois jusqu’à trois ou quatre mois pour avoir un rendez-vous.

Départs à la retraite

Le généraliste est régulièrement débordé, malgré ses « 30 consultations par jour ». Les patients, qui voient de plus en plus rarement leur médecin, « viennent avec plein de motifs, de papiers à remplir ». Les consultations se rallongent et prennent du retard, jusqu’à 1 h 45 le matin comme en témoigne le journaliste du « Télégramme » venu interroger le praticien. Conséquences, les journées s’allongent pour ce dernier : « Je commence ma journée à 8 h 45 pour la finir à 22 heures. Et très souvent, je fais sauter la pause déjeuner. »

L’accès aux soins est devenu un vrai casse-tête pour les habitants, dont certains n’ont plus de médecin traitant et sont redirigés vers la maison médicale de garde. La situation s’aggrave avec le départ à la retraite « plus tôt que prévu » de confrères, lassés par le travail « devenu beaucoup plus pénible qu’autrefois », et usé par la pression et la « crainte de laisser partir quelqu’un qu’on aurait finalement dû prendre en urgences », confie le généraliste breton.

Comment sortir de l’ornière ? Il faut « améliorer la coordination, notamment avec la mise en place de centres de santé de territoire », répond le praticien qui ne lâche rien. « Se morfondre, ça ne sert à rien », dit-il au « Télégramme » qui consacre un dossier sur la pénurie médicale dans l’agglomération de Saint-Brieuc.


Source : lequotidiendumedecin.fr