Ils partirent 2 750 en 2007, mais par un prompt renfort... les médecins bénéficiant du dispositif du cumul emploi-retraite sont 12 946 en 2014. Cette hausse de 370 % de leurs effectifs (18,2 % sur un an) tombe à point nommé pour pallier une démographie médicale vacillante.
Des professionnels mal répartis
Seul problème, ces médecins retraités actifs sont assez mal répartis sur le territoire. La Corse a vu leur effectif grossir de 720 % au cours des huit dernières années (525 % en Limousin, 513 % en Basse-Normandie). À l’inverse, leur nombre n’a progressé « que » de 264 % en Franche-Comté et de 299 % en Bourgogne. La carte de leur implantation, comparée à celle des médecins en activité régulière, fait apparaître que ces médecins retraités n’exercent pas toujours, loin s’en faut, dans les régions où ils font le plus défaut. À de rares exceptions près, les départements où leur nombre a augmenté le plus fortement ces dernières années sont ceux où la démographie était déjà plutôt satisfaisante (comme l’Indre-et-Loire, la Vienne, la Haute-Vienne, la Sarthe, les Pyrénées-Atlantiques ou la Savoie). Les trois régions qui en abritent le plus sont l’Ile-de-France (30 % du total), PACA (11 %), et Rhône-Alpes (8,5 %). L’Ordre des médecins, qui publie ces informations dans son dernier Atlas de la démographie médicale s’interroge : « la surreprésentation des médecins retraités actifs dans certains départements est-elle un moyen de lutter contre la démographie médicale désertifiante de ces mêmes territoires ? ».
Moyenne d’âge : 68,7 ans
Si leur répartition sur le territoire laisse à désirer, ces médecins forment une classe d’âge assez homogène. Le gros des troupes a entre 65 et 69 ans (6 350 d’entre eux), et la classe des 70-74 ans comprend près de 2 400 retraités actifs. À noter qu’un millier de médecins poursuivent leur activité en tant que retraité au-delà de 75 ans. Ces praticiens se recrutent pour l’instant très majoritairement dans la population masculine (80 %). Cependant, la classe d’âge des 60-64 ans comprend 564 hommes et 372 femmes, soit environ 40 % des effectifs. Dans la classe d’âge des moins de 60 ans, les femmes sont même plus nombreuses que les hommes (43 contre 25).
Les libéraux plus souvent volontaires
Ces retraités actifs sont issus majoritairement du secteur libéral (85,3 %), et rarement du secteur hospitalier (7,2 %) ou du salariat (7,5 %). 44,7 % d’entre eux ont une qualification de médecine générale, et 55,3 % sont qualifiés dans une autre spécialité médicale ou chirurgicale. À la retraite, les généralistes exercent à 59 % en secteur libéral, 6,9 % ont un exercice mixte et 32 % sont salariés. La ventilation est comparable chez les spécialistes : 53,9 % exercent en libéral, 10,6 % ont un exercice mixte, et 33,3 % une activité salariée.
L’Ordre précise enfin que 98,1 % des retraités actifs ont obtenu leur diplôme en France.
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