Information reçue dernièrement d'un ami chargé de hautes responsabilités ordinales : une décision imminente concernant les médecins retraités prévoit que ceux d'entre eux qui souhaiteraient reprendre une activité de soins après un an de retraite devront se soumettre à l'expertise de deux confrères (qui au fait ? ordinaux ? professeurs de médecine générale ? médecins brevetés évaluateurs ?) pour vérification de leur aptitude à exercer… une « revalidation » en quelque sorte.
Prélude à la recertification périodique généralisée ? À l'heure où les déserts médicaux s'étendent jusque dans Paris intra-muros, le pays démontre une fois encore son génie à se mettre des bâtons dans les roues et on se demande dans quel cerveau tordu ou obsédé de réglementations a pu germer cette idée. Initiative administrative ou médicale (on n'est jamais si bien trahi que par les siens) ?
À supposer qu'on soit un jour tenté par une reprise du métier, on commencerait évidemment et spontanément par un stage de remise à niveau auprès d'un confrère en exercice, au moins pour ce qui est des thérapeutiques et des examens complémentaires (la clinique, elle, s'oublie et change moins vite).
Que fera notre pays en cas de grande pandémie ou d'accidents politiques de grande ampleur (attentats par exemple), impliquant un grand nombre de blessés ? La cause est entendue : le retour obsolète de vieux confrères expérimentés dans les cabinets constituerait un risque majeur pour la santé de nos concitoyens…
Autre trouvaille cette fois de la revue « Prescrire », chantre de la vertu médicale autoproclamée : une liste de 81 médicaments à supprimer parce que trop dangereux. Parmi eux des AINS comme le dilofénac, des sartans, des statines mais aussi les fibrates… tant pis pour les hypercholestérolémies dont d'éminents professeurs de spécialités complètement étrangères aux lipides nous expliquent qu'elles sont sans risque. Demain on aura toujours l'eau chaude pour les rhumatismes inflammatoires, et le vélo ou la course à pied (remboursés !) pour les risques vasculaires.
Dormez bonnes gens, les sachants veillent sur votre santé et savent mieux que vous ce qui est bon pour vous. C'est la méthode Coluche : dites-nous ce dont vous avez besoin, nous vous expliquerons comment vous en passer. Il n'y aura bientôt plus de médecins ? Ce n'est pas grave, on se soignera avec Ubermédecine, Wikipédiatres et autres Doctissimo…
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