La Skyline d’Abu Dhabi City, riche capitale des 7 Émirats Arabes Unis, s’admire depuis la Corniche. Palmiers et garffes (les acacias du désert) offrent leur ombre le long des 8 kilomètres aménagés en promenade de front de mer. Au nord, près du port d’Al Mina, les boutres en bois ramènent à quai pêcheurs et touristes. Ici, le passé rencontre le présent, voire le futur. Difficile de concevoir qu’en moins de 50 ans, le désert des tribus nomades a fait place aux vertigineux immeubles de verre et d’acier. Depuis l'avènement de l'or noir, leurs audacieuses silhouettes rivalisent pour gratter le bleu du ciel.
Au bout de la Corniche, l’Emirates Palace trône entouré de ses 114 coupoles. Échappé des pages des « Mille et une nuits », le somptueux palais s’est autoproclamé hôtel « 7 étoiles ». Son dais monumental anticipe à peine la magnificence de l’atrium doré haut de 70 m. Le luxueux hôtel s’est nécessairement doté d’un distributeur de lingots d’or ! Le temps d’un café au lait de chamelle saupoudré d’or, chacun peut prendre la mesure de la vie de palais.
L’effet « Mille et une nuits » se reproduit instantanément lorsqu’on entre dans la sublime Mosquée du Sheikh Zayed (qui y repose). Éclatante de blancheur le jour, son style islamique à la somptuosité contemporaine s’illuminant la nuit tombée de bleu ou de vert, couleur de l’espoir et de l’Islam. Porteuse du message de tolérance et de sérénité, la mosquée est ouverte à tous.
La culture a son île !
Si le bonheur est dans les musées, il est décuplé sur l’île de Saadijat (littéralement, l’île du bonheur), sur laquelle l’Émirat érige un ambitieux district muséal. Certains racontent qu’il a fallu agrandir l’île pour les besoins de la cause artistique et culturelle. Pour ce grand chantier consacré au savoir, Abu Dhabi a fait appel aux plus illustres noms de l’architecture mondiale.
Orchestré par Norman Foster, le musée national Zayed est dédié à l’histoire émirienne et au père fondateur des Émirats Arabes Unis, le Sheikh Zayed bin Sultan. Plus loin, les belles courbes futuristes d’un oiseau, entre terre et mer. Clin d’œil à la tradition fauconnière des Émiratis, le projet du Centre des Arts de la scène (danse, opéra et théâtre) a été imaginé par la talentueuse et regrettée Iranienne Zaha Hadid. C’est à l’ancien boxeur et architecte japonais Tadao Ando que revient la conception d’un musée maritime, hommage aux travailleurs de la mer, à l’industrie maritime et perlière de l’Émirat. Et les 30 000 m2 du Guggenheim émirien, dessiné par l’Américain Frank Gehry, serviront bientôt l’art moderne.
Mais c’est le Louvre Abu Dhabi, conçu par Jean Nouvel, qui a ouvert le bal des musées, en novembre dernier. Telle une oasis, la ville-musée (55 bâtiments-cubes, 23 galeries) semble flotter entre ciel et mer. La structure d’acier de sa coupole (180 m de diamètre) tisse un immense moucharabieh de 7 000 tonnes. Les neuf couches de sa dentelle métallique s’amusent le jour avec les rayons de soleil. La nuit, elles composent 7 850 étoiles. Une « pluie de lumière », selon l'architecte, inspirée par la canopée des palmeraies émiriennes.
Il a fallu six ans, plus de 5 000 ouvriers et quelques millions d’investissement pour que cet époustouflant musée sorte du sable. 630 œuvres y sont exposées, dont 300 empruntées au Louvre de Paris et à 13 autres musées français. On y admire entre autres « la Belle Ferronnière » de Vinci, l’autoportrait de Van Gogh et « Bonaparte franchissant les Alpes » de David. Le parcours muséographique est conçu en 12 étapes. Chacune s’ouvre sur des thèmes universels (la maternité, la religion, la lumière…) et veut démontrer le caractère « transhistorique » de l’humanité.
Des témoins du passé
Mais les traces du passé n’ont pas disparu. Abu Dhabi possède un riche héritage archéologique dans la région d’Al Ain, berceau de la culture bédouine, inscrit au patrimoine mondial de l’UNESCO. Des tombes collectives circulaires datant de 2500 ans avant J-C ont été mises à jour sur le site de Hili. Plus loin, sur les contreforts du Jebel Hafeet, à la frontière du sultanat d’Oman, 500 tombes vieilles de 5 000 ans ont été découvertes.
Tel un immense château de sable, le fort d’Al Jahili, érigé en 1891 pour protéger les palmiers de l'oasis, accueille une exposition consacrée à Wilfred Thesiger, surnommé « Mubarak bin London », l'aventurier britannique qui a traversé par deux fois le Rub al-Khali (le Quart Vide), le désert le plus aride du monde.
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