RÉVÉLÉ par « Un monde sans pitié » en 1989, Éric Rochant devra affronter cinq ans plus tard l’échec public du pourtant passionnant « Patriotes ». Avec « Möbius », après avoir notamment signé deux saisons de la série « Mafiosa », il renoue avec bonheur avec l’espionnage. Gardant dans un coin de la tête, l’idée de faire un film à la manière des « Enchaînés », d’Hitchcock, qu’il « adore », il a voulu raconter une histoire d’amour et, pour faire bonne mesure, évoquer la finance et le blanchiment d’argent.
Le scénario qu’il a concocté mêle services secrets russes et américains (FSB et CIA) autour d’un agent russe expérimenté, d’une brillante analyste financière et d’un oligarque sans scrupules. De même que le ruban de Möbius n’a qu’une seule face et qu’un seul bord, il n’est pas nécessaire de franchir de bord pour passer de l’espion au traître ou du manipulateur à l’amoureux. Comme dans tout bon récit d’espionnage, il n’est ainsi pas toujours facile de démêler les raisons des manœuvres et des mensonges des uns ou des autres. Et comme l’intrigue avance à bon train, on n’a pas le temps de se poser trop de questions.
Éric Rochant, sans sacrifier le thriller, fait la part belle à la passion amoureuse. Jean Dujardin et Cécile de France paient de leur personne pour des scènes intimes auxquelles on croit. Tim Roth apporte sa personnalité à un rôle qui aurait pu, sans lui, apparaître comme secondaire. Les autres acteurs, russes ou américains, sans oublier la Belge Émilie Dequenne, donnent également beaucoup de caractère à leurs personnages. Bref, on prend beaucoup de plaisir à cette histoire à la fois classique et contemporaine. Pas au point, tout de même, d’oublier que Jean Dujardin n’est pas russe !
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