Éternel justicier, Clint Eastwood s'attache cette fois à rendre son honneur à un homme « persécuté », Richard Jewell (mort en 2007, à 44 ans). Le 17 juillet 1996, lors des jeux Olympiques d'Atlanta, ce vigile qui rêvait d'être policier découvre un sac à dos suspect dans le parc du Centenaire, donne l'alerte juste avant l'explosion, évitant un carnage. Il sera célébré comme héros pendant trois jours, avant d'être accusé par le FBI d'être l'auteur de l'attentat. Les médias s'emballent et si, au bout de 88 jours et grâce à son avocat Watson Bryant, il est blanchi, le vrai terroriste ne sera arrêté que six ans plus tard et beaucoup le pensent toujours coupable.
Clint Eastwood nous raconte l'histoire en suivant au plus près Richard Jewell et sa mère, avec laquelle il habite, pendant ces trois mois. Les faits, quasiment rien que les faits (encore que selon certains il les a un peu tordus pour mieux s'en prendre aux médias et au FBI), mais avec la trame et le rythme des meilleurs suspenses américains, à quelques très courts moments laborieux près. Et l'épaisseur psychologique qu'apportent d'excellents acteurs : Paul Walter Hauser (vu notamment dans « Moi, Tonya » et « Black Klansman »), Sam Rockwell, savoureux d'humour, Katie Bates, mère courage, et Jon Hamm (personnage composite de plusieurs enquêteurs du FBI).
Femme en crise
Cap sur Singapour, pour suivre avec « Wet Season » une femme en crise, filmée avec beaucoup de sensibilité par Anthony Chen (remarqué en 2013 avec son premier film, « Ilo Ilo », Caméro d'Or à Cannes) et incarnée de même par Yeo Yann Yann.
Venue de Malaisie, Ling est professeur de chinois dans un pays qui, tourné vers les affaires et le futur, ne révère que l'anglais, qui fut pourtant la langue du colonisateur. Mariée à un homme qui la délaisse, elle s'occupe de son beau-père grabataire et, au prix des contraintes de la procréation médicalement assistée, vit dans l'espoir d'avoir un enfant. La relation particulière qu'elle va nouer avec l'un de ses élèves, champion d'arts martiaux, forme le cœur du film.
Sur fond de pluie ininterrompue, le destin émouvant d'une femme douce dans un pays dur et une exploration de ce que peut être une famille. Un cinéma de la délicatesse, ce qui n'exclut pas la critique sociale et politique.
Et aussi
On retrouve avec bonheur le cinéaste espagnol Alejandro Amenábar, qui, dans « Lettre à Franco », fait revivre en 1936 l'écrivain et philosophe Miguel de Unamuno, recteur de l'université de Salamanque, qui approuva le coup d'État de Franco avant de changer d'avis et de le dénoncer.
Pour « l'Appel de la forêt », nouvelle adaptation du roman de Jack London sortie des studios Disney, c'est Harrison Ford qui est associé à Buck, le chien vendu à un méchant trafiquant.
À prendre ou à laisser, la comédie de la semaine, « 10 Jours sans maman », de Ludovic Bernard, fait de Franck Dubosc un cadre supérieur contraint de s'occuper seul de ses quatre enfants après le départ de sa femme en vacances.
Deux documentaires : « Des hommes », des journalistes Alice Odiot et Jean-Robert Viallet, tourné à la prison des Baumettes, à Marseille, dans le bâtiment historique vétuste qui sera fermé peu après, en 2018 ; « Tout peut changer - Et si les femmes comptaient à Hollywood ? », produit par Geena Davis et réalisé par Tom Donahue, avec de nombreux témoignages sur les discriminations dont les femmes sont victimes dans l'industrie du cinéma.
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