Mathias Malzieu est un homme-orchestre. Leader du groupe de rock Dionysos, écrivain, cinéaste. De son roman « la Mécanique du cœur », il tire en 2013 un premier long métrage, « Jack et la mécanique du cœur », film d'animation coréalisé avec Stéphane Berla. Puis c'est la maladie, une aplasie médullaire idiopathique qui nécessitera une greffe de sang de cordon et lui inspirera en 2016 « Journal d'un vampire en pyjama », lauréat, entre autres récompenses, du prix Paroles de Patients.
Cette même année 2016, la crue de la Seine lui donne l'idée d'un livre publié en 2019, « Une sirène à Paris », désormais aussi un film. « J'ai eu envie d'écrire une vieille comédie des années 1950, romantique et décalée comme un film de Capra avec une sirène », explique-t-il.
Décalé en effet. Des images kitsch comme personne, aurait-on pensé, n'oserait plus en filmer. Des personnages à la Boris Vian (« l'Écume des jours », lecture de jeunesse) au cœur qui explose littéralement. Des références de bric et de broc qui semblent en effet sorties de production du milieu du siècle dernier. Mathias Malzieu parle de réalisme magique, tout en soulignant qu'« en dehors de la sirène, tout peut exister, il n'y a pas d'élément surnaturel et fantastique ».
Les mésaventures baroques du chanteur au cœur brisé (Nicolas Duvauchelle) et de la sirène blessée (Marilyn Lima) laissent un temps perplexes, surtout quand s'y ajoutent une voisine peu discrète (Rossy De Palma) et une femme médecin vengeresse (Romane Bohringer). Et puis le charme finit par agir. À condition d'avoir gardé un petit peu d'esprit enfantin.
Derrière le rêve
Un rêve très partagé, celui de devenir propriétaire. Un rêve qui peut facilement tourner au cauchemar, comme dans « Vivarium », le deuxième long métrage de Lorcan Finnegan. Le réalisateur irlandais de 40 ans a pu l'observer dans son pays, où le boom économique du début des années 2000 a fait naître d'immenses lotissements construits au milieu de nulle part, souvent abandonnés après la récession de 2008.
Mais si le consumérisme capitaliste est l'un des sujets de réflexion du cinéaste, son style n'est pas le réalisme documentaire. Il va plutôt voir, et c'est ce qui fait sa force et son originalité, du côté du surréalisme, du conte bizarre. Sans effets spéciaux spectaculaires ou violence exacerbée.
Voici donc un jeune couple (Imogen Poots, Jesse Eisenberg) qui, à la recherche d'un logement, visite en compagnie d'un agent immobilier un peu raide une maison neuve dans un lotissement. Un décor à la Magritte (jusqu'aux nuages, bien sûr) qui va se révéler un piège.
On en a déjà trop dit. C'est drôle, triste et effrayant à la fois, avec une morale que l'on peut ou non adopter. En tout cas une expérience intéressante.
Et aussi
« La Bonne Épouse », de Martin Provost : retour sur une époque où on enseignait aux jeunes filles, dans les écoles ménagères, à devenir des épouses dévouées et efficaces, sauf que dans cette comédie qui se situe en 1967-1968, la directrice d'une telle école, jouée par Juliette Binoche, commence à avoir des doutes quand elle se retrouve veuve et ruinée. Avec aussi Yolande Moreau, Noémie Lvovsky, Édouard Baer, François Berléand.
« Radioactive », de Marjane Satrapi : Marie Curie a inspiré au moins une dizaine de films, dont, récemment « Marie Curie - La bataille de la connaissance », de Marie Noëlle, avec Karolina Gruzka. Marjane Satrapi, dont le film, adapté du roman graphique de Lauren Redniss, a le soutien de l'institut Curie, a choisi de tourner en anglais, pour toucher un public large et divers. Elle a voulu aussi susciter la réflexion sur la science et ses responsabilités, avec des flash forward sur les conséquences bénéfiques (les thérapies du cancer) ou terribles (la bombe atomique, Tchernobyl) des découvertes de son héroïne, incarnée par Rosamund Pike.
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