Courir plusieurs marathons n'expose pas à un risque plus élevé d'athérosclérose

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Publié le 07/06/2017
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Crédit photo : AFP

Les bénéfices de la course à pied, notamment sur le système cardio-vasculaire, ne sont plus à démontrer. Pourtant, quelques études suggèrent qu'une pratique intensive pourrait au contraire avoir des effets délétères. Courir plusieurs marathons est-il dangereux pour le cœur ?

Le débat existe, rappelle le Dr Axel Pressler, spécialiste de médecine préventive et sportive en Allemagne (Munich). « Des études antérieures ont montré qu'après un marathon, on retrouvait une augmentation des mêmes marqueurs sanguins qu'après un infarctus du myocarde », précise-t-il. D'autres ont mis en évidence des lésions athéromateuses des artères coronaires chez les marathoniens, suggérant que cette pathologie chronique pourrait être une conséquence de la pratique de course à pied, sans que l'on puisse éliminer d'autres causes, comme une exposition antérieure ou non au tabac, par exemple.

97 participants au marathon de Munich

Pour faire la part des choses, le Dr Pressler et son équipe ont réalisé une étude prospective et observationnelle, auprès de sujets en bonne santé sans antécédent cardio-vasculaire, non hypertendus et non fumeurs. Ils ont choisi d'analyser les données de 97 participants au marathon de Munich, âgés de 44 ans en moyenne et qui avaient déjà participé à 11 courses en moyenne (semi-marathons, marathons ou épreuves extrêmes). La distance parcourue à l'entraînement était en moyenne de 59 km par semaine ou 1 639 km par an.

Les participants ont subi une batterie de tests avant et après le marathon afin de repérer d'éventuelles lésions pré-athéromateuses : une rigidité des artères (vitesse de propagation de l'onde du pouls), un épaississement de la couche endothéliale (intima) à l'échographie, une dysfonction endothéliale (hyperhémie réactive). Toutes ces mesures étaient normales chez les marathoniens et il n'y avait pas de lien entre les valeurs trouvées et leurs résultats lors de la course de Munich, leur capacité pulmonaire (VO2 max mesurée), le nombre de marathons réalisés précédemment ou la distance parcourue à l'entraînement.

Une association avec l'âge

La seule association significative l'était avec l'âge. « Notre étude montre que les coureurs qui ont terminé 20 marathons n'ont pas les artères plus rigides et ne souffrent pas plus de dysfonction endothéliale que les personnes du même âge qui n'ont fait que 5 marathons et ou n'en ont jamais réalisé un seul », indique le Dr Pressler. L'étude est plutôt rassurante pour les marathoniens même si, soulignent les auteurs, une préparation adaptée – physique, nutrition, hydratation – reste indispensable. 


Source : lequotidiendumedecin.fr