« Moonrise Kingdom » : une fantaisie de grand enfant
LES AMÉRICAINS sont nombreux cette année dans la sélection. Mais avec des films indépendants et pas sortis des grands studios hollywoodiens. Pour son ouverture, le festival a choisi Wes Anderson, dont on a aimé notamment « la Vie aquatique » et « À bord du Darjeeling Limited ». Un cinéaste au ton et à l’univers décalés et qui nous entraîne une nouvelle fois entre sourires et mélancolie, avec une drôle de récit co-écrit avec Roman Coppola.
Dans une île peu peuplée au large de la Nouvelle-Angleterre, en 1965, où va avoir lieu la tempête du demi-siècle, deux jeunes adolescents ont disparu : un jeune scout et une fille solitaire. Les adultes, qui semblent de grands enfants, partent à leur recherche, ainsi que les autres scouts. D’où une suite de scènes savoureuses. On ne devine jamais où Anderson va nous conduire et pourtant, qui aime le cinéma reconnaît
les pistes suivies, les clins d’œil, les références.
Les acteurs, une belle brochette, s’en donnent à cœur joie avec des personnages à la fois touchants et caricaturaux : Bruce Willis, Edward Norton, Bill Murray, Frances McDormand, Tilda Swinton, Harvey Keitel.
La musique apporte aussi des couleurs contrastées, de Benjamin Britten à François Hardy en passant par Mozart, Saint-Saens ou Hank Williams, sans oublier celle créée par Alexandre Desplat,
« De rouille et d’os » : violence et virtuosité
FALLAIT-IL vraiment couper les jambes à Marion Cotillard pour faire un beau mélo ? La question reste posée, mais la mise en scène virtuose fait taire les doutes.
« Je n’aurai pas pu couper les jambes à une autre actrice, affirme Jacques Audiard. Marion Cotillard rend l’invraisemblable parfaitement admissible. » Deux nouvelles de l’écrivain canadien Craig Davidson sont le point de départ de cette histoire improbable qui réunit un boxeur un peu fruste côté sentiment et une dresseuse d’orques sensible amputée à la hauteur des genoux.
Pas besoin de stratagèmes mécaniques pour cacher les mollets de l’actrice, le numérique fait bien les choses (on met des bas verts et on supprime le vert !) et les moignons sont montrés sans pudeur. De manière générale, Jacques Audiard, auteur du scénario avec Thomas Bidegain, revendique une forme d’expressionnisme, « une esthétique tranchée, brutale et contrastée ». On le savait, il filme frontalement la violence, ici celle des combats de boxe, du grand handicap physique et, d’une certaine manière, de la sexualité.
Du sang, des os brisés et des larmes, des rebondissements dramatiques sur fond de crise économique, on est dans le mélo, cela frôle parfois le trop plein. Mais le cinéaste du « Prophète » compose ses images en grand metteur en scène, alterne moments forts et échappées délicates. Ses interprètes suivent vaillamment, dirigés avec précision et exprimant toutes les nuances possibles de leur relation spéciale.
Premier film français en compétition, « De rouille et d’os » connaît déjà un joli succès en salles, depuis sa sortie jeudi dernier.
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