« Chanson douce »
Ceux qui ont lu le roman de Leïla Slimani, prix Goncourt 2016 et succès de librairie, savent à quoi s'attendre. Mais même dans ce cas, le film de Lucie Borleteau parvient à susciter un suspense angoissant. D'autant qu'il est très facile de s'identifier à ce couple de bobos parisiens pétri de bonnes intentions.
L'histoire commence quand la mère de deux jeunes enfants, avocate, décide de reprendre le travail, lequel, bien sûr, dévore son temps et son énergie. Le père, qui œuvre dans la musique, travaille souvent en soirée. Le couple (Leïla Bekhti, Antoine Reinartz) cherche donc une nounou, qu'ils traiteront le mieux possible.
En apparence tout va bien. Seuls quelques petits signes suggèrent la menace à venir. La réalisatrice de 40 ans, dont c'est le deuxième long métrage, distille lentement le poison, ce qui ne le rend que plus efficace. Mais tout son talent ne serait rien sans une Karin Viard particulièrement en forme (un peu trop ?), qui ne se refuse rien. Elle fait peur.
Le film gomme un peu l'aspect lutte des classes du livre. On le regrettera ou non. L'essentiel étant le plaisir à voir si bien incarné ce cauchemar si commun, pour mieux s'en délivrer peut-être.
« Proxima »
On a aimé Brad Pitt seul aux confins du système solaire (« Ad Astra »). On aime au moins autant Eva Green en astronaute qui se prépare pour une mission d'un an dans l'espace — et à la séparation d'avec sa fille de 8 ans. « Une superhéroïne et une mère dans le même corps », comme le dit la réalisatrice Alice Winocour, celle qui, fasciné par « le corps-cobaye », nous avait emmenés chez le Pr Charcot à la Salpêtrière en 1885 (« Augustine »).
Ce qui est passionnant dans « Proxima », c'est le mélange d'incarnation suscitant l'empathie et de précision documentaire. Alice Winocour s'est informée auprès d'astronautes femmes, comme Claudie Haigneré, et surtout, grâce à la collaboration de l'Agence spatiale européenne, a pu filmer sur les lieux mêmes où se préparent ceux qui vont partir, le Centre d'entraînement de Cologne, la ville fermée de Star City, près de Moscou, et le Cosmodrome de Baïkonour.
Loin de ses rôles hollywoodiens, Eva Green est parfaite en femme qui ne veut rien sacrifier malgré les difficultés, ni son ambition d'astronaute ni sa famille, et qui sait tracer sa route dans un milieu machiste (parmi les autres astronautes de diverses origines, Matt Dillon).
Et aussi
Avec sa bande habituelle, Robert Guédiguian se met une nouvelle fois, avec « Gloria Mundi », du côté des précaires, Gloria étant le prénom d'une petite-fille qui naît dans une famille en difficulté. Ariane Ascaride y a gagné le prix d'interprétation au festival de Venise.
« Toute ressemblance… » est la première réalisation de Michel Denisot, une comédie qui met en scène le présentateur vedette du JT de 20 heures, incarné par Franck Dubosc.
« Sympathie pour le diable », de Guillaume de Fontenay, fait revivre le reporter de guerre Paul Marchand (Niels Schneider), qui a pris tous les risques dans le Sarajevo assiégé de 1992.
« À couteaux tirés », de Rian Johnson, est une comédie policière qui a pour cadre un somptueux manoir où un célèbre auteur de polars a été assassiné et où tout le monde est suspect ; Daniel Craig mène l'enquête.
Et c'est le moment de déplorer que la plate-forme Netflix ne permette pas la diffusion en salles, hors quelques jours aux États-Unis, des films qu'elle produit, puisqu'il faut être abonné pour découvrir « The Irishman » de Martin Scorsese, plongée de 3 h 30 dans la mafia et la politique américaine avec Robert De Niro, Al Pacino et Joe Pesci (disponible depuis le 27 novembre).
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