CINEMA - Le festival de Cannes

Des paillettes et les angoisses du temps

Publié le 16/05/2013
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Crédit photo : GORDON PHOTOGRAPHY

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Crédit photo : DR

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Crédit photo : DR

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Crédit photo : DR

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Crédit photo : DR

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Crédit photo : NICOLE RIVELLI

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Crédit photo : DR

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Crédit photo : ANNE JOYCE

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Crédit photo : DR

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VINGT FILMS sont en compétition pour la palme d’or. Spielberg, qui n’a pas été dans un jury depuis le festival d’Avoriaz en 1976, est ravi d’être là. D’autant qu’il est bien entouré : les actrices Nicole Kidman et Vidya Balan (de Bollywood, célébré pour son centenaire), les réalisatrices Lynne Ramsay et Naomi Kawase, les acteurs Daniel Auteuil et Christoph Waltz, les réalisateurs Ang Lee, oscarisé, et Cristian Mungiu, palmé.

Vingt films, donc, dont un seul signé par une femme, Valeria Bruni-Tedeschi (« Un château en Italie », évocation d’une famille qui ressemble à celle de l’actrice-cinéaste). Parmi les habitués de la Croisette, déjà primés, on citera les frères Coen (« Inside Llewyn Davis », la vie d’un chanteur folk à Greenwich Village dans les années 1960), Steven Soderbergh (« Behind the Candelabra », avec Michael Douglas et Matt Damon, sur le musicien flamboyant Liberace et son amant, dans les années 1970), Roman Polanski (« la Vénus à la fourrure », avec Mathieu Amalric et Emmanuelle Seigner, d’après le livre de Leopold Sacher-Masoch). Déjà venus également à Cannes en compétition, Nicolas Winding Refn (« Only God Forgives », avec Ryan Gosling, sur les écrans français dès le 22 mai), Arnaud Desplechin (« Jimmy P. », avec Mathieu Amalric et Benicio Del Toro, inspiré du livre du psychanalyste et anthropologue Georges Devereux, « Psychothérapie d’un indien des plaines »), Jim Jarmusch (« Only lovers left alive », une histoire de vampires qui se veut métaphore de la déshumanisation du monde moderne, avec Tilda Swinton), James Gray (« The Immigrant », dans le New York des années 1920, avec Joaquin Phoenix et Marion Cotillard), Paolo Sorrentino (« la Grande Beauté », avec Toni Servillo, journaliste désenchanté dans une Rome décadente) ou encore Hirozaku Kore-Eda (« Tel père, tel fils », le père d’un garçon de 6 ans apprend qu’il y a eu échange de nouveau-nés à la maternité).

On attend avec intérêt « le Passé », réalisé en France par l’Iranien Ashgar Farhadi, avec Bérénice Bejo et Tahar Rahim (un drame familial à voir dès le 17 mai). François Ozon présentera « Jeune et Jolie » (portrait d’une jeune fille en quatre saisons et quatre chansons), Abdelatif Kechiche « la Vie d’Adèle - chapitre 1 & 2 » (une fille de 15 ans découvre le désir avec une jeune femme incarnée par Lea Seydoux). Alexander Payne signe une comédie en noir et blanc dans l’Amérique profonde, « Nebraska ».

Violence.

Mais la violence est présente dans la plupart des films. Celle que vit une adolescente mexicaine dans « Heli », d’Amat Escalante. Celle qu’affronte, avec les trafiquants d’essence, un jeune homme à la jambe paralysée dans « Grigris », du Tchadien Mahamat-Saleh Haroun. Celle qu’apportent les héros éponymes des films du Français Arnaud des Pallières et du Néerlandais Alex van Warmerdam, « Michael Kohlhaas » (au XVIe siècle dans les Cévennes, d’après une nouvelle de Kleist) et « Borgman » (un homme surgit dans une famille bourgeoise). Celle encore de « Wara No Tate », du Japonais Takashi Miike (un milliardaire offre une forte récompense pour la tête de l’assassin présumé de sa petite-fille) ou de « Tian Zhu Ding », du Chinois Jia Zhnagke (quatre personnages, quatre provinces, les conséquences d’un développement économique brutal).

Beaucoup d’autres films – 52 longs métrages figurent dans la sélection officielle – se lanceront sur la Croisette. En clôture, « Zulu », polar de Jérôme Salle. Hors compétition, entre autres, « Blood Ties », première réalisation américaine de Guillaume Canet, avec Clive Owen, Billy Crudup et Marion Cotillard (la rivalité de deux frères, l’un délinquant, l’autre policier), et « le Dernier des injustes », de Claude Lanzman (sur Benjamin Murmelstein, le dernier président du Conseil Juif du camp de Theresienstadt, au rôle controversé). Dans la section « Un certain regard », dont le jury est présidé par Thomas Vinterberg, six premiers films. Et six réalisatrices sur 19 cinéastes, dont Sofia Coppola, qui présentera en ouverture « The Bling Ring », inspiré de faits réels (des adolescents cambriolent des villas de stars).

Hommages.

Cannes, ce sont aussi des hommages. Kim Novak, 80 ans, est l’invitée d’honneur du festival et assistera à la projection de « Vertigo » (« Sueurs froides »), qui vient d’être restauré. Jerry Lewis, 87 ans sera là pour la présentation de son dernier film, « Max Rose », dans lequel il incarne un vieil homme qui retrouve goût à la vie. Alain Delon, lui, sera honoré à l’occasion de la reprise de « Plein Soleil », de René Clément, dans une version restaurée inédite.

On n’oubliera pas, dans ce copieux menu, les sections parallèles. La Quinzaine des réalisateurs, qui offre 21 longs métrages, s’ouvre avec « le Congrès », de l’Israélien Ari Folman (mi-film réaliste mi-dessin animé d’après le roman de l’auteur de science-fiction Stanislaw Lem) et se terminera avec « Henri », de Yolande Moreau (la rencontre de deux solitudes). Elle passera, entre autres, par des comédies, comme « les Garçons et Guillaume à table », de Guillaume Gallienne. La Semaine de la critique continue quant à elle son travail de découvertes avec 10 premiers et deuxièmes films, dont sept en compétition. Quant au marché du film, son catalogue ne réunit pas moins de 4 000 titres.

Pendant ces douze jours, la population de Cannes triplera pour atteindre plus de 200 000 et le cinéma aura sa plus belle vitrine. En espérant qu’elle contribuera à l’aider à surmonter les rigueurs de la crise.

RENÉE CARTON
En complément

Source : Le Quotidien du Médecin: 9242