« R.M.N. », c'est l'IRM que subit l'un des personnages, c'est aussi la Roumanie. Palme d'or à Cannes pour « 4 mois, 3 semaines, 2 jours », également primé pour « Au-delà des collines » (scénario et interprétation féminine) et « Baccalauréat » (mise en scène), Cristian Mungiu a choisi pour cadre de son dernier film un village multiethnique de Transylvanie, où cohabitent Roumains, Hongrois, Allemands, Roms, avec des langues, traditions, religions souvent différentes. Et que va troubler l'arrivée de trois ouvriers sri-lankais, recrutés parce que ceux du coin n'acceptent pas le salaire minimal prévu et vont souvent travailler à l'Ouest, en Allemagne, pour échapper à la pauvreté. Dénonciation subtile du populisme et du nationalisme, sans nier les faiblesses de l'Europe, « R.M.N » n'est pas que cela. Il filme au plus près les tourments et les ambiguïtés de ses personnages, Mathias, qui revient d'Allemagne, inquiet pour son fils, son ex-amie Celia, efficace numéro 2 d'une boulangerie industrielle, mêlant l'intime, le familial, le social et le politique avec une petite touche de fantastique. Du début choc dans un abattoir à une fin intrigante, à voir.
Non moins ambitieux, « EO » (en France, « Hi-Han » !), du rare Jerzy Skolimowski, 84 ans, ou les mémoires d'un âne qui garde son innocence au fil des mauvaises et des bonnes rencontres. Ému aux larmes par « Au hasard Balthazar » de Bresson, le cinéaste polonais en était sorti convaincu que « faire d'un animal un personnage de film était non seulement possible mais aussi une grande source d'émotions ». Démonstration réussie avec « EO », prix du jury à Cannes et candidat de la Pologne aux Oscars.
Pour attirer le public des jeunes en vacances, il y a « le Nouveau Jouet », de James Huth, remake du succès de Francis Veber de 1976 (qui ressort en salles), avec Jamel Debbouze et Daniel Auteuil dans les rôles tenus par Pierre Richard et Michel Bouquet. « Belle et Sebastien : Nouvelle Génération », de Pierre Coré, « Black Adam », de Jaume Collet-Serra avec Dwayne Johnson, et pléthore de dessins animés, au premier rang desquels « le Pharaon, le Sauvage et la Princesse », du toujours imaginatif et délicat Michel Ocelot, trois contes recommandés à partir de 6 ans.
Des sorties intéressantes aussi mercredi prochain (26 octobre). Dont « la Conspiration du Caire » de Tarik Saleh, lutte de pouvoir religieuse (Islam sunnite) et politique au sein de l'université Al-Azhar du Caire, prix du scénario à Cannes.
Et encore, à partir du mardi 1er novembre, « Close », de Lukas Dhont, lauréat du Grand Prix du festival de Cannes (ex aequo avec « Stars at Noon »), de Claire Denis, drame autour de l'amitié fusionnelle de deux garçons de 13 ans. Et « Mascarade », de Nicolas Bedos avec Pierre Niney, Marine Vacht, Isabelle Adjani, François Cluzet.
Les jeunes Parisiens ou enfants en vacances dans la capitale ont quant rendez-vous avec Mon Premier Festival, du 26 octobre au 1er novembre, dans 14 salles parisiennes, avec des séances à 4 € pour plus de 100 films, avant-premières, rencontres, ateliers, ciné-concerts, etc. Ouverture avec d« le Petit Piaf », de Gérard Jugnot, clôture avec « Ernest et Célestine, le voyage de Charabie », deux œuvres qui sortiront en décembre (paris.fr/monpremierfestival).
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