* « Les Passagers de la nuit » : dans une tour du Front de Seine, à Paris, une femme que son mari vient de quitter, la laissant avec deux grands enfants. Discrète mais forte, à sa manière, elle va trouver les ressources affectives, sociales, financières pour survivre, vivre tout simplement. De 1981 à 1988, d'une élection de Mitterrand à l'autre, cela passera par une émission de radio à l'écoute des solitudes nocturnes (qui rappelle celle de Macha Béranger, d'autant qu'Emmanuelle Béart offre sa voix et sa personnalité uniques), des amours plus ou moins contingentes, le recueil d'une troublante jeune marginale (Noée Abita) et des angoisses et des bonheurs de mère, avec un fils qui se cherche (Quito Rayon-Richter). Après l'émouvant « Amanda », Mikhaël Hers offre un portrait tout en sensibilité d'une femme et d'une époque qui n'était pas seulement celle des gagnants tonitruants à la Tapie. La reconstitution est un des bonheurs du film, le plus grand étant la présence et le jeu tout en finesse de Charlotte Gainsbourg.
* À découvrir également cette semaine, « l'Été, l'éternité », premier long métrage d'Émilie Aussel : une jeune fille de 18 ans, Marseille, l'été, une perte brutale, l'entrée dans l'âge adulte. Le passé européen avec « Varsovie 1983 », de Jan P. Matuszynski : le fils d'une militante proche de Solidarnosc est battu à mort par la police, le régime de Jaruzelski fait tout pour empêcher un procès équitable. Et « Petite Leçon d'amour », une comédie d'Ève Deboise avec Laetitia Dosch et Pierre Deladonchamps, enquête nocturne loufoque dans Paris et sa périphérie pour retrouver un chien et une lycéenne menaçante.
* À partir du 11 mai, on pourra naviguer de l'Islande des Vikings du Xe siècle (« The Northman », de Robert Eggers avec Alexander Skarsgard, Willem Dafoe, Nicole Kidman, une violente vengeance interdite aux moins de 12 ans), au Japon d'aujourd'hui (« Suis-moi je te fuis », le 11 mai, « Fuis moi je te suis », 18 mai, drame amoureux en deux parties de Kôji Fukada). En passant par l'Angleterre (« The Duke », comédie de Roger Michell avec Jim Broadbent et Helen Mirren « d'après une invraisemblable histoire vraie », celle d'un chauffeur de taxi qui vole un Goya à la National Gallery) et le Cantal (« les Folies fermières », de Jean-Pierre Améris, avec Alban Ivanov, Sabrina Ouazani, Michèle Bernier, ou comment sauver la ferme en y créant un cabaret).
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