Quarante-cinq ans de vie commune. Kate et Geoff (Charlotte Rampling et Tom Courtenay) vont les fêter avec leurs amis le samedi à venir. Mais le lundi arrive une lettre : une nouvelle qui ne change rien à leur situation présente mais qui introduit une fissure dans leur bonheur installé. Une fissure qui va révéler d’autres failles. Insensiblement, au fil des quelques jours où nous suivons le quotidien du couple, le regard de Kate sur son mari et son mariage va changer.
Nous sommes dans un village du Norfolk (du côté des Broads, au charme paisible), chez des Anglais qui, comme la majorité de leurs compatriotes, n’extériorisent pas leurs émotions. D’où la performance du réalisateur Andrew Haigh et surtout des deux acteurs, qui font passer toutes sortes de sentiments avec un minimum de moyens. Charlotte Rampling surtout – l’histoire est contée de son point de vue – exprime avec un rare talent d’imperceptibles nuances d’espoir et de déception. Ce qui lui vaut d’être parmi les prétendantes à l’oscar de la meilleure actrice (avec Cate Blanchett, Brie Larson, Jennifer Lawrence et Saoirse Ronan).
Une enquête à Boston
Au « Boston Globe », l’équipe Spotlight passait parfois jusqu’à un an sur une enquête. C’est à un journalisme d’investigation en voie de disparition, à l’heure de l’info en continu et d’Internet, que veut rendre hommage le film de Tom McCarthy, tiré d’une histoire vraie. Il raconte comment l’équipe du journal, en 2001-2002, a découvert que l’Église catholique avait couvert les crimes pédophiles de plusieurs dizaines de prêtres. L’enquête, avec ses multiples personnages (journalistes, avocats, victimes, ecclésiastiques) est passionnante, menée à un train d’enfer par un réalisateur et des acteurs qui connaissent leur métier (Mark Ruffalo, Michael Keaton, Rachel McAdams, John Slattery, Liev Schreiber, Stanley Tucci…).
Ce que « Spotlight » peine en revanche un peu à faire, même si c’est souvent évoqué dans les dialogues, c’est à restituer le poids de l’Église dans la ville de Boston, qui explique les censures, autocensures et obstacles en tous genres auxquels se heurtent les journalistes. Un péché sans doute véniel au regard de la réussite générale, sanctionnée par 5 nominations pour les oscars (dont meilleurs film, réalisateur, scénario).
Et aussi cette semaine
Un documentaire, « les Saisons », de Jacques Perrin et Jacques Cluzaud (« le Peuple migrateur », « Océans ») sur les les forêts européennes, aujourd’hui menacées, et les animaux qui les peuplent, depuis la fin de l’ère glaciaire. Une comédie, « Encore heureux », de Benoît Graffin, avec Sandrine Kiberlain et Édouard Baer. Un film sombre mais pas désespéré de Bouli Lanners, « les Premiers les Derniers », avec Albert Dupontel. Un western, « Jane got a gun », avec Natalie Portman. Un film d’animation, « Tout en haut du monde », de Rémi Chayé, aventure dans le Grand Nord. Un film sur Stanley Milgram et sa célèbre expérience sur l’obéissance à l’autorité, « Expérimenter », de Michael Almeyreda.
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