Et le samedi 14 mars, à minuit, tout s'arrêta pour le cinéma français. « La Bonne Épouse », le sympathique film vintage et féministe de Martin Provost avec Juliette Binoche, sorti le mercredi précédent, vit sa course vers le succès stoppée net à un peu plus de 170 000 entrées. Il devrait être à nouveau programmé quand les salles seront autorisées à rouvrir. De même que « Radioactive », de Marjane Satrapi, sur Marie Curie, ou « Un fils », de Mehdi M. Barsaoui, avec Sami Bouajila.
Un pari. Pour d'autres films qui étaient à l'affiche avant le confinement, producteurs et distributeurs ont choisi de ne pas le faire et de profiter de la dérogation à la chronologie des médias accordée à titre exceptionnel par le Centre national du cinéma (CNC), « tant pour soutenir les auteurs et les entreprises du secteur, que pour permettre au public de continuer à accéder aux œuvres ». Trente-et-un films peuvent ainsi être diffusés en vidéo à la demande et en DVD sans attendre le délai de quatre mois après la sortie en salle.
On ne saurait ainsi trop conseiller à ceux qui ne les auraient pas vus de s'offrir une séance maison avec au programme, au choix : « Un divan à Tunis », premier long métrage de la jeune Franco-Tunisienne Manele Labidi, dans lequel Golshifteh Farahani interprète une psychanalyste aux prises avec des hommes et des femmes que la révolution n'a pas libéré des traditions. « #JeSuisLà », le joli film d'Éric Lartigau sur les fantasmes liés aux réseaux sociaux, qui emmène jusqu'en Corée en compagnie d'Alain Chabat. Plus dramatiques, ancrés dans l'histoire, « Cuban Network », d'Olivier Assayas, et « le Cas Richard Jewell », de Clint Eastwood, et peut-être « 1917 » de Sam Mendes, à vrai dire un peu moins compatible avec les petits écrans et qui a déjà trouvé un assez large public.
Un programme provisoire
Autre pari pour les professionnels, réserver de nouvelles dates de sortie sans risquer des embouteillages meurtriers. Le « Pinocchio » de Matteo Garrone avec Roberto Benigni, qu'on devait voir à partir du 18 mars, pourrait arriver en juillet, mais seulement si une sortie nationale est possible, pas en cas de réouverture des salles région par région (il y en a 2000 en France, soit quelque 6000 écrans). « Mulan », qui devait de même agrémenter les vacances de Pâques, est aussi prévu pour juillet. Le très attendu « Kaamelott » d'Alexandre Astier pourrait sortir comme annoncé le 29 juillet, mais on ne sait pas si les « Tuche 4 » sera le cadeau pré-Noël (9 décembre), car le tournage a été interrompu par l'épidémie.
Le nouveau James Bond, « Mourir peut attendre », programmé initialement le 8 avril, sera quant à lui à l'affiche le 11 novembre. Les studios américains ont sagement fait une croix sur l'été, la saison préférée aux États-Unis pour lancer les blockbusters. « Top Gun : Maverick », avec Tom Cruise, n'arrivera que le 23 décembre, et « SOS Fantômes 3» et les « Minions 2 », entre autres, sont reportés à 2021. Le remake par Steven Spielberg de « West Side Story », soixante ans après le célèbre film de Robert Wise et Jerome Robbins, reste prévu pour les fêtes (16 décembre en France).
Toutes ces dates étant bien entendu provisoires. Pendant ce temps, les plateformes de vidéos, Netflix en tête, accumulent les succès. Citons à côté des gros pourvoyeurs de productions récentes et séries, un nouveau venu discret, le Vidéo Club Carlotta (distributeur de films du patrimoine, en salles et en vidéo), qui propose pour 2,50 € par mois (au lieu de 5, offre de lancement), une offre éditorialisée pour cinéphiles, avec le réalisateur du mois (Milos Forman), les incontournables (« Affreux, sales et méchants », « Deep End » « Voyage à Tokyo »...), les déjà cultes, des découvertes et raretés (carlottafilms.com).
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