CINEMA - « Sur la route », de Walter Salles

Jeunesse américaine

Publié le 30/05/2012
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Crédit photo : DR

IL A FALLU huit ans à Walter Salles, le cinéaste brésilien de « Carnets de voyage », pour concrétiser le désir, commun à beaucoup, de porter à l’écran le récit, recréation littéraire des expériences de quelques jeunes gens qui vont être à l’origine du mouvement beatnik, Kerouac, Cassady, Ginsberg… On reconnaîtra aussi, personnifié par Viggo Petersen, l’inénarrable Burroughs.

Francis Ford Coppola avait acheté les droits du livre. C’est finalement son fils Roman, avec le concours des Français de MK2, qui a produit le film.

Sur la route donc. L’Amérique traversée, en plusieurs fois, au fil des désirs de l’égocentrique mais irrésistible Dean (Neal Cassady), avec lequel le narrateur, Sal (Jack Kerouac), noue une amitié qui se forge dans les excès, la volonté de vivre tout, tout de suite, d’expérimenter, en toute liberté, les amours, les musiques, les drogues…

À l’écran et vus du XXIe siècle, ils ne paraissent pas si révolutionnaires, ces garçons à la recherche de frontières à franchir ; ils sont même attendrissants dans leur quête du père (et de repères, diraient les psychanalystes). Et leurs pérégrinations peuvent même paraître un peu longuettes ou répétitives.

Heureusement, il y a les grands espaces américains, soigneusement repérés par Walter Salles et filmés avec la perspective qui convient ; il y a les mots de Kerouac et de ses amis poètes ; il y a la musique, jazz et blues. Et il y a les acteurs, bien choisis, qui ont la patience d’attendre, des années parfois, que le film se fasse. Ian Curtis , Hungland , Kristen Stewart, repérée dans « Into the Wild », avant la folie « Twilight », et Kirsten Dunst. La conquête de l’Amérique mythologique, toujours recommencée, peut se faire en leur compagnie.

R. C.

Source : Le Quotidien du Médecin: 9133