« Le Juge », avec Robert Downey Jr

La famille au tribunal

Publié le 23/10/2014
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Crédit photo : WARNER BROS

Cinéma

Un homme qui a réussi dans la grand ville retourne dans la petite bourgade de sa jeunesse pour l’enterrement de sa mère. Vous avez déjà vu cela quelque part ? C’est le point de départ de bien des romans et des films américains qui radiographient la famille. Ici, le héros, brillant avocat à Chicago, est fâché avec son père, juge local respecté qui connaît quasiment tous les justiciables. À la faveur d’un événement dramatique qu’il vaut mieux ne pas dévoiler, les deux hommes vont être conduits à revisiter totalement leur relation, qui évoluera au fil d’un de ces procès dont le cinéma US nous a appris à être friands. Comme dans un polar, les révélations se succèdent, pour dévoiler les ressorts de ce duo dysfonctionnel.

Réalisateur et producteur, David Dobkin, qui s’est surtout signalé par des comédies potaches telles que « Serial Noceurs », est l’auteur de l’idée originale : après avoir perdu un proche, il s’est mis à réfléchir à la relation que nous entretenons en tant qu’adultes avec nos parents vieillissants. Dès le début, il a pensé le rôle principal pour Robert Downey Jr, qui a renoué avec le succès, après de gros problèmes de drogue, avec « Sherlock Holmes » puis « Iron Man » et « Avengers ». Downey a créé avec sa femme Susan sa propre maison de production, qui fait ses premières armes avec « le Juge ».

Est-ce pour cela que l’acteur a un peu trop la bride sur le cou ? Peu importe, car on savoure le numéro, mélange de désinvolture et de profondeur, face à un Robert Duvall qui ne cache pas les atteintes de l’âge (83 ans) mais reste un comédien plein de ressources. Et on est touché par les ressorts humains de ce solide mélo. Dommage que la fin s’étire quelque peu (le film dure 2h 20).

Les autres films de la semaine

Dans « Magic in the Moonlight », Woody Allen fait de Colin Firth, dans les années 1920 sur la Riviera, un prestidigitateur misanthrope chargé de confondre une jeune femme (Emma Stone) qui dit communiquer avec les esprits, fiancée avec l’héritier d’une fortune américaine. Dans « Fury », de David Ayer, quelques hommes dans un tank, dont Brad Pitt, livrent un violent combat en Allemagne en 1945.

En France, Céline Sciamma met en scène, dans « Bande de filles », des adolescentes noires de banlieue qui n’avaient jamais tourné. Tandis qu’Olivier Baroux retrouve une nouvelle fois Kad Merad pour « On a marché sur Bangkok », une comédie dans laquelle ce dernier et Alice Taglioni enquêtent jusqu’en Thaïlande. Pour les enfants, « le Grimoire d’Arkandias », une aventure fantastique d’après les livres d’Éric Boisset, avec Christian Clavier ; ou, mais pas pour les plus jeunes, « la Légende de Manolo », animation qui débute lors de la fête des morts.

Enfin, deux documentaires : « Chante ton bac d’abord », sur des lycéens de Boulogne-sur-mer filmés pendant un an par David André, qui racontent leur vie mais aussi la chantent ; « Des Hommes et de la Guerre », de Laurent Bécue-Renard, sur des soldats de retour d’Irak ou d’Afghanistan traités pour syndrome de stress post-traumatique.

Renée Carton

Source : Le Quotidien du Médecin: 9359