Marseille prépare l'Euro 

La fête en toute conscience 

Publié le 02/06/2016
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Crédit photo : AFP

Le dispositif « Plus belle la nuit » a été initié à Marseille en prévision des festivités de « Marseille capitale de la culture en 2013 », après une phase diagnostique qui a duré deux ans.

Ce collectif d’associations propose des actions de promotion de la santé en milieu festif, et fait l’objet aujourd’hui d’un label largement approuvé par les responsables institutionnels et associatifs qui ont signé cette charte en début de semaine à la mairie de Marseille. Elle invite les établissements et les organisateurs d'événements nocturnes à s’engager dans une démarche d’information et de prévention des conduites à risque quand on fait la fête. A l’instar de ce qui se fait déjà à Paris par exemple sur « Fêtez clairs. ». « L’objectif est que les jeunes puissent avoir les préconisations et l’environnement nécessaires pour éviter de prendre des risques importants », souligne le Dr Patrick Padovani, adjoint au maire délégué à l’hygiène, à la santé et à la toxicomanie.

Consommer en connaissance de cause

L’idée n’est pas vraiment neuve puisque dès 1990, avec l’explosion de l’épidémie VIH/Sida, des pays anglo-saxons notamment ont mis en place une offre de promotion de la santé par les fêtards pour les fêtards. Avec autour des raves parties ou des soirées techno, des stands d’information pour promouvoir les programmes de réduction des risques, en terme d’échange de seringues, ou sur de la sexualité. Dans les années 2000, des associations se sont mêlés au jeu pour proposer une offre de soins directement dans ces lieux festifs et traiter avec des professionnels de santé, des usages de drogue et de l’alcoolisation. C’est comme cela qu’est né à Marseille « Plus belle la nuit » en lien avec l’ARS et la Ville de Marseille, et une vraie collaboration d’associations (Aides, le Tipi, Dispositif d’Appui Drogue et dépendances, Voitures and Co, etc) dont la coordination est confiée au bus 31-32, une référence en matière de soins pour usagers de drogue.

« Dans ce dispositif, il s’agissait en fait de faire de la promotion de la santé au sens large, avec des outils de communication et brochures sur la sexualité, des préservatifs, mais aussi de la doc sur la drogue sur les produits et modes de consommations et sur la sécurité routière », explqiue Serge Longère, directeur du bus 31-32, qui gère ce label. En lien avec de jeunes bénévoles issus de ces soirées, des « pairs » qui transmettent leur expérience dans une dynamique de non jugement et avec une palette de kits adaptés. « Aujourd’hui, poursuit Serge Longère, la philosophie générale n’est pas de juger ou d’avoir une posture morale sur telle ou telle consommation, mais d’apporter les informations pour que chacun consomme en toute connaissance de cause. » Ce label Plus belle la nuit propose donc de valoriser les bonnes pratiques chez les responsables des établissements et organisateurs d’évènements qui l’ont signé. Comme de proposer de l’eau froide a minima gratuitement au bar. Les bouchons d’oreille et préservatifs doivent être accessibles au bar, à l’entrée ou aux vestiaires. « Les signataires s’engagent en outre à avoir un référant santé, ce qui suppose une sensibilisation des équipes sur le sujet », ajoute Serge Longère. D’autres mesures comme la mise à disposition d’un espace au calme si nécessaire, la mise à disposition d‘éthylotest ou de transports organisés sont préconisées « quand l’événement le permet ». Mais ces premières normes de santé festive satisfont le monde de la nuit marseillaise. La prochaine fan zone de l’Euro 2016 qui devrait accueillir plusieurs milliers de personnes dans des soirées festives apposera ce label dès le 10 juin…

De notre correspondante Hélène Foxonet

Source : Le Quotidien du médecin: 9501