L’IDÉE de départ n’est pas banale, c’est peut-être ce qui a valu à Yorgos Lanthimos, remarqué avec son premier long métrage, « Canine », le prix du meilleur scénario à la Mostra de Venise 2011 : des membres d’une société secrète nommée Alps, qui choisissent un surnom se référant à une montagne des Alpes, jouent le rôle de défunts auprès de membres de la famille, pour les aider dans l’épreuve du deuil. Ils prennent littéralement la place du mort pour jouer des scènes de la vie de ce dernier, jusqu’aux plus intimes.
« Dans la vie en général, tout le monde joue différents rôles, note Yorgos Lanthimos. Nous changeons de comportements en fonction des jours, de nos interlocuteurs, de nos objectifs. Ce jeu de rôles fait partie de notre vie quotidienne. "Alps" n’est que la version extrême de ce comportement. »
Sur le papier, c’est séduisant. Sur l’écran, c’est plus compliqué, car Lanthimos n’est pas de ces réalisateurs qui se soucient d’explications psychologiques. Il mise plutôt sur l’atmosphère, l’ambiance. Ses réalisateurs favoris sont Bresson, Cassavetes, Godard et Buñuel et il a au moins en commun avec eux l’exigence formelle et le refus des facilités émotionnelles.
On pourra ainsi rester perplexe face à cet étrange objet cinématographique dont les personnages sont difficiles à comprendre. Mais la curiosité devrait conduire vers ce film, pour sa réflexion sur les façons de vivre la mort de proches. Et parce qu’il témoigne de la résistance du cinéma grec. « Nous avons fini par comprendre que nous pouvions faire des films avec de faibles moyens, peu, voire pas d’argent du tout », dit Lanthimos.
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