Cinéma
En 1971, au Cambodge, François Bizot, jeune anthropologue qui travaille sur le bouddhisme, est capturé par les Khmers rouges, accusé d’être un espion au service des Américains. Le camp où il est retenu est dirigé par Douch, qui deviendra le bourreau du centre de détention, de torture et d’exécution S-21, où périront plus de 13 000 personnes (voir le documentaire de Rithy Panh, qui a collaboré au film de Wargnier, première coproduction entre le Cambodge et la France). Le Français retrouvera Douch, qui lui a sauvé la vie, lors du procès de ce dernier, condamné en appel en 2012 à la réclusion à perpétuité.
Régis Wargnier, dont on n’a pas oublié « Indochine » (1992), s’est inspiré pour « le Temps des aveux » des deux livres de François Bizot, « le Portail » (2000) et « le Silence du bourreau » (2011). Il a voulu rester au plus près de la réalité historique, politique et humaine. Un souci d’authenticité justifié, même s’il limite les envolées romanesques et lyriques, le récit étant centré sur la relation entre le prisonnier et son geôlier. Face à Raphaël Personnaz, tendu, un débutant devant la caméra, Kompheak Phoeung, directeur d’une troupe de théâtre et traducteur en français de Douch lors de son procès, qui rend bien l’ambiguïté du personnage. Le sujet aurait peut-être mérité plus d’audace cinématographique mais le témoignage en aurait-il été aussi fort ?
Père et fils
Autre terrain, autre souffrance. Dans l’impitoyable monde du sport, la compétition débouche parfois sur le drame. Lui-même champion de tennis en herbe, avant d’abandonner à l’adolescence, Stéphane Demoustier, qui signe avec « Terre battue » son premier long métrage, avait été frappé par un fait-divers tragique, il y a une dizaine d’années. Il s’en est inspiré, sans le reproduire, pour mettre en scène un duo père-fils face au besoin de réussir. Le rôle du père a été écrit pour Olivier Gourmet, toujours aussi fin : passionné par son travail dans la grande distribution mais licencié, il tente de monter sa propre société, sans s’apercevoir des failles qui grandissent dans sa propre famille et de la souffrance de son fils, dont les dons tennistiques risquent d’être gâchés. La mère, c’est Valeria Bruni-Tedeschi, vibrante, et le garçon un jeune champion qui n’est pas non plus maladroit comme acteur, Charles Mérienne. Demoustier sait de quoi il parle. S’appuyant sur le trio, il avance avec sobriété dans un récit qui n’épargne aucun protagoniste. Trop modeste, peut-être, mais juste.
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