Pour sa 35e édition, le Salon de Montreuil (450 exposants, plus de 3 000 auteurs et illustrateurs présents, des rencontres, expositions et spectacles) a choisi de faire l'éloge de la lenteur. Parce que pour des enfants surstimulés, hypnotisés par des écrans en tout genre, il est important de prendre le temps de se poser, pour lire, écouter, regarder, rêver, imaginer… Et le livre est pour cela un excellent initiateur.
Le choix est vaste. L'édition jeunesse se porte bien, en hausse l'an dernier, grâce en particulier aux documentaires, albums d'éveil et albums destinés à la petite enfance. Signalons quelques nouveautés recommandables à un titre ou à un autre.
Des contes bilingues
« Les Contes de Don Vicente » ne se trouvent pas en librairie, du moins pour l'instant. Mais ce serait dommage de se priver de ces drôles d'histoires traduites du castillan et racontées en espagnol et en français, versions qui se font face. Celle du lion qui cherche à changer de coiffure, du Martien amoureux, du cafard qui prépare un festin, du pingouin qui émigre en Californie et 10 autres pleines d'humour et de poésie, qui se terminent parfois en eau de boudin (tchim poum en espagnol). Elles sont illustrées par Diego A. Bartolomé, un jeune dessinateur andalou, et si l'auteur souhaite rester anonyme, la réalisatrice (directrice éditoriale) n'est pas inconnue du « Quotidien » puisqu'il s'agit d'une ancienne collaboratrice, Audrey Bussière. « Les Contes de Don Vicente » sont en souscription jusqu'au 15 décembre sur le site de crowfunding kisskissbankbank et si tout se passe bien, on pourra mettre l'album au pied du sapin.
Des animaux et des hommes
Nous avons des yeux, mais pas 200 comme la coquille saint-jacques, ils sont beaucoup plus petits que ceux du calmar (27 cm de diamètre), avec 2 paupières seulement (le crocodile en a 3) et 5 fois moins de capteurs que l'aigle qui peut voir un lapin à plus de 3 km d'altitude… Nous avons des oreilles mais ne pouvons pas les faire pivoter à 180 degrés comme d'autres mammifères, nous n'entendons pas les ultrasons que perçoivent les chauve-souris ou les infrasons que les baleines peuvent saisir à plus de 30 km… Dans « Même pas bêtes ! Les 5 sens », la vétérinaire Farah Kesri et le médecin Michel Cymes comparent ainsi la vision, l'audition, l'olfaction (le flair), le goût et le toucher chez les humains et les animaux. Une foule de données et d'explications illustrées de nombreux dessins (signés Amélie Falière). Un livre destiné aux 6-10 ans (Glénat Jeunesse, 72 p., 15 €).
L'imagier en langue des signes
On ne présente plus l'Imagier du Père Castor, qui a plus de 60 ans et connaît de nombreuses déclinaisons. Voici « l'Imagier du Père Castor pour communiquer avec son bébé en langue des signes ». Il regroupe vingt mots de base (oui, non, manger, boire, j'aime, avoir mal, dormir…), chaque signe correspondant étant expliqué étape par étape et illustré (par Madeleine Brunelet). Le petit album s'adresse à tous. Dans sa préface, l'orthophoniste Clarisse Vérigneaux explique qu'il s'agit de faciliter la communication entre le bébé, dès 6 mois, et les adultes, et que les signes ne retardent pas l'acquisition du langage, au contraire (Père Castor, 42 p., 12 €).
Marie-Antoinette en musique
La reine Marie-Antoinette se confie à sa harpe, reçue en cadeau pour ses 19 ans. Elle évoque son enfance, raconte sa vie à Versailles, son mal du pays natal parfois, ses bonheurs au Trianon… et jusqu'au cauchemar qui lui annonce un triste avenir. « La Harpe de la Reine », un conte de Carl Norac, est un grand album magnifiquement illustré par Eric Puybaret, accompagné d'un CD (44 minutes). C'est Marina Hands qui raconte, avec des extraits musicaux (de Rameau, Haendel, Krumpholtz notamment) interprétés par Les Arts Florissants dirigés par William Christie et le harpiste Xavier de Maistre. À partir de 8 ans (Little Village/Harmonia Mundi, 22 €).
Les rêves de Malala
Militante pakistanaise des droits des femmes et de l'éducation, prix Nobel de la Paix 2014, Malala Yousafzai avait été grièvement blessée à 15 ans dans une tentative d'assassinat. Dans « le Crayon magique de Malala », illustré par Kerascoët, elle raconte ses rêves de petite fille, qui aurait voulu un crayon magique pour effacer les problèmes. Et comment elle a compris qu'avec un vrai stylo, l'éducation des filles comme des garçons, on pouvait changer les choses. L'album est le lauréat du prix UNICEF de littérature jeunesse dans la catégorie 6-8 ans (Gautier-Languereau, 48 p., 10 €).
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