CINEMA - « Des gens qui s’embrassent », de Danièle Thompson

Musique et sentiments

Publié le 11/04/2013
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Crédit photo : ÉRIC DE LA HOSSERAYE

DANIÈLE THOMPSON ne se refuse rien et elle a raison. Ainsi « la scène de baiser avec les violons », comme on faisait dans les années 1940-1950. « Au nom des bonnes manières cinématographiques, on n’a plus vraiment le droit. Mais je l’ai pris quand même ! », dit la réalisatrice-scénariste (avec Christopher Thompson). De même qu’elle prend le droit d’aimer tous ses personnages. Ou celui de montrer avec légèreté les choses les plus graves qui soient, la vieillesse, la maladie d’Alzheimer, la perte de l’être aimé. Et, crime suprême aux yeux de certains, d’y ajouter une dose de sirop. Il est vrai qu’il s’agit d’un conseil de Sydney Pollack : « Au cinéma, il faut enrober les bonbons, les thèmes qui vous tiennent vraiment à cœur d’une bonne couche de sucre. »

Dans ce film choral, comme elle les aime et comme nous les aimons, elle met en scène une famille juive autour de deux frères antagonistes (Kad Merad et Éric Elmosnino), l’un qui vit avec générosité dans le présent, l’autre qui se soucie trop du passé et de la religion. Il y a le père dont l’esprit bat souvent la campagne (le violoniste Ivry Gitlis, 90 ans, déchaîné), l’épouse un peu sotte du premier (incarnée sans complexe par l’intelligente Monica Bellucci), celle coincée du deuxième (Valérie Bonneton) et les deux filles, les cousines (Clara Ponsot et l’émouvante Lou de Laâge). Et la pièce rapportée, le jeune homme joué par Max Boublil, un amuseur repéré par la petite-fille de Danièle Thompson. Un mariage et un enterrement, quasi simultanés, des rencontres, des disputes, des mensonges, des séparations et... des baisers. Presque comme dans la vie. Mieux que dans la vie, puisque c’est un feel good movie.

Mélange de sourire et d’émotion, plein de musique et de (bons) sentiments, « Des gens qui s’embrassent » n’évite pas certaines facilités mais peut toucher chaque spectateur parce qu’il parle, bien, des choses de la vie.

R. C.

Source : Le Quotidien du Médecin: 9233