« Adieu les cons »
Albert Dupontel avait « envie d'une tragédie burlesque », qui lui permette, comme dans chacun de ses films, de commenter à sa façon le monde qui l'entoure et particulièrement « les déviances en cours ». Trois personnages qu'il lance dans une drôle de quête vont le lui permettre : une femme de 43 ans, condamnée par la maladie, à la recherche de l'enfant qu'elle a dû abandonner quand elle avait 15 ans ; un informaticien quinquagénaire en burn-out ; un archiviste aveugle.
Les péripéties plus ou moins improbables, mais au fond vraisemblables, imaginées par le cinéaste-scénariste se succèdent à bonne allure dans des décors urbains filmés avec des couleurs saturées et un soupçon d'expressionnisme – entre autres façons de rendre hommage à « Brazil », film fondateur de la vocation cinématographique d'Albert Dupontel. Au passage, les heurs et malheurs de notre société sont allègrement évoqués : violence du monde du travail, impéritie administrative, addictions numériques, indifférence aux malades et aux handicapés…
Virginie Efira, dont le personnage répond au joli prénom de Suze, est impeccable, comme toujours. Albert Dupontel est le parfait « inhibé dépressif », rôle qu'il s'était destiné dès l'écriture. Et Nicolas Marié, dont c'est la 6e collaboration avec le réalisateur, s'en donne à cœur joie dans le burlesque, au risque d'en faire trop.
En famille
Le « Petit Vampire » de Joann Sfar sort de ses albums pour s'animer joliment et avec humour au cinéma, sous la houlette du dessinateur. Petit Vampire veut sortir de la maison hantée où vit depuis 300 ans avec d'autres monstres, pour aller à l'école et tenter de se faire un vrai ami, un enfant comme les autres. Mais ses parents trouvent le monde extérieur trop dangereux.
Après « Belle et Sébastien », Nicolas Vanier adapte de nouveau, librement, un feuilleton de Cécile Aubry, très suivi dans les années 1960. « Poly » est l'histoire d'une petite fille de 10 ans qui veut libérer un poney maltraité dans un cirque (avec François Cluzet, Julie Gayet et Patrick Timsit).
Des morts-vivants, des Miss…
Seul film à grand spectacle, « Peninsula », du Sud-Coréen Yeon Sang Ho, sélection Cannes 2020 a failli être reporté en décembre. Heureusement, « par solidarité avec l'ensemble de la filière cinéma », le distributeur ARP a décidé de maintenir la date de sortie initiale. De quoi frissonner avec les morts-vivants qui, quatre ans après « Dernier Train pour Busan », menacent les rares survivants.
C'est aussi pour soutenir les salles que Warner Bros France a décidé d'avancer d'une semaine la sortie de la comédie « Miss », signée par Ruben Alves sept ans après « la Cage dorée ». Ou comment un jeune homme qui rêve depuis l'enfance de devenir Miss France infiltre le concours, soutenu par sa famille (avec Alexandre Wetter, Pascal Arbillot, Isabelle Nanty, Thibault de Montalembert).
Science-fiction avec « Last Words », de Jonathan Nossiter, également sélectionné par Cannes, adaptation du livre de Santiago Amigorena « Mes derniers mots ». En 2085 les quelques survivants d'une catastrophe écologique qui a fait de la terre un désert tentent de se rejoindre à Athènes (avec Nick Nolte, Charlotte Rampling, Stellan Skarsgärd).
Et encore deux documentaires, « City Hall », dans lequel le Grand Fred Wiseman s'intéresse en 4 h 30 à la vie démocratique à travers le travail d'une mairie, celle de Boston, dirigée par Martin J. Walsh ; et « Pas en mon nom », de Daniel Kupferstein, qui a rencontré des personnes d'origine juive pas forcément d'accord pour soutenir inconditionnellement l'État d'Israël.
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