« Docteur ? »
« La médecine, c'est empirique, les médecins apprennent au contact en permanence, alors pourquoi les études de médecine sont-elles si longues ? » : c'est une drôle d'illustration des propos controversés du journaliste-animateur de CNews Pascal Praud que suggère cette comédie dans laquelle un médecin de nuit très désabusé se fait remplacer l'espace d'une soirée (celle de Noël) par un livreur à vélo qu'il cornaque à distance via une oreillette.
Petit-fils d'un médecin de village, ami d'un jeune praticien de nuit qui lui racontait ses aventures, Tristan Séguéla (« 16 ans ou presque ») indique que toutes les situations médicales évoquées dans son film sont tirées de faits réels, aussi improbables que la comédie les transforme parfois. Elles lui permettent de décrire au pas de charge toutes sortes de milieux et de détresses. Sachant que ce récit est aussi une histoire positive de transmission et, pour le personnage principal, de réconciliation avec la médecine.
Ce dernier est incarné avec gourmandise par Michel Blanc (« Je n'ai pas fait médecine mais je suis quand même en 55e année d'hypocondrie ») et le duo avec Hakim Jemili, humoriste qui débute au cinéma, fonctionne parfaitement. Quant à l'aspect technique, un médecin était auprès d'eux pendant le tournage pour les aider à faire les bons gestes.
« Une vie cachée »
L'Autriche est le cadre du lyrique et néanmoins aride dernier film de Terrence Malick, palme d'or à Cannes en 2011 pour « The Tree of Life » et dont les dernières réalisations ont laissé perplexe. « Une vie cachée » évoque en près de trois heures Franz Jägerstätter, un paysan autrichien à la foi intransigeante qui refusa de prêter allégeance à Hitler et fut exécuté en 1943 (et béatifié en 2007). La résistance passive, un combat pour aujourd'hui, suggèrent certains.
Le réalisateur des « Moissons du ciel » s'attarde longuement sur le travail de la terre, de belles images dans les montagnes autrichiennes. Il joue aussi, de façon contestable, sur les langues : quand les Nazis parlent, hurlent plutôt, en allemand, les purs héros (l'Allemand August Diehl et l'Autrichienne Valérie Pachner, irréprochables) s'expriment en anglais. À voir, quoi qu'il en soit (prix Œcuménique au festival de Cannes).
Et aussi
« Les Envoûtés », de Pascal Bonitzer d'après une nouvelle d'Henry James, réunit Sarah Giraudeau et Nicolas Duvauchelle, elle journaliste enquêtant sur le surnaturel, lui artiste qui a vu le fantôme de sa mère.
« Lola vers la mer », deuxième film du réalisateur belge Laurent Micheli, met en scène une jeune fille transgenre (Mya Bollaers, elle-même transgenre) qui renoue avec son père (Benoît Magimel) dans un parcours initiatique (pour lui) vers la mer.
« La Vie invisible d'Euridice Gusmão » est un mélo brésilien de Karim Aïnouz, sur deux sœurs malmenées par la société patriarcale des années 1950, prix Un Certain Regard au festival de Cannes.
« Lillian », d'Andreas Horvath, raconte l'histoire vraie d'une jeune femme échouée à New York, qui décide de rejoindre à pied sa Russie natale, en passant par l'Alaska et le détroit de Behring.
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